Comment faire pour mettre fin à la politique de terreur du régime militaire guinéen? 

Après l’assassinat ciblé, la disparition forcée des acteurs de la société civile ( Dr Dioubaté, Général Sadyba Koulibaly, Foniké Menge Sylla, Billo Bah), l’assassinat de 33 adolescents innocents lors des manifestations pour assouvir les ambitions personnelles d’une élite oligarchique, le nouveau monarque de Conakry Mamady Doumbouya continue de miser sur la surdité politique.

Porté au pouvoir grâce aux puissances néocolonialistes, le nouveau pion de l’OTAN préfère donc le pourrissement de la crise actuelle qui  prévaut en Guinée, en lieu et place d’une main tendue aux opposants politiques. 

Et il reste cependant inflexible, intransigeant sur la question de la paix, la justice pour tous, la liberté, l’unité nationale.

L’indifférence et l’insouciance  sur les questions des violation des dispositifs de sa charte de la transition demeurent de nos jours ses objectifs prioritaires et cela malgré les violations graves de droit de l’homme enregistrées dans le pays depuis le lendemain de son putsch néocolonialiste. 

L’ancien légionnaire français Mamady Doumbouya a fait le choix de rester dans la spirale de la violence, de la haine, de la division.

Le recyclage des voleurs de la République, des serials menteurs, les imposteurs du régime Condé, les nominations ethnicistes et fantaisistes, son envie démesurée de vouloir nous imposer un pouvoir hégémonique, factionnel, néocolonialiste, ethniciste dominant illustrent de cet état fait. 

D’où l’impérieuse nécessité de se poser la question de savoir comment faire pour mettre fin à cette nouvelle politique de terreur exercée en Guinée depuis plus d’un an ? 

Quelques pistes de solutions pour une lutte pacifique 

En effet, nous vivons une instabilité voulue et soutenue par le régime despotique de Conakry et facilitée par les puissances néocolonialistes. 

Et c’est pourquoi, il est temps de réfléchir sur les voies et moyens pacifiques pour sortir le pays de ce marasme politique. 

Nous devons surtout profiter de l’arrivée du président républicain Donald Trump au pouvoir aux États-Unis pour accélérer cette lutte pacifique. 

Le rôle des partis politiques 

Les choses allaient être aujourd’hui un peu plus facile, si une partie de l’opposition politique n’avait pas fait le choix de l’exil et de la division. 

Car unie face à ce régime despotique, elle peut après le 31 décembre 2024, date à laquelle doit se terminer la transition politique, mettre un Conseil national de la transition en place.

La mise en place d’une telle institution ne peut en aucun cas être perçue comme une violation de la Constitution, du moment où la Constitution guinéenne tout comme la charte de la transition du pouvoir militaire sont violées à répétition par les autorités militaires. 

Donc dans une telle situation, il ne saurait exister une Constitution légale et légitime. Et c’est la jurisprudence qui doit les amener à travailler et aller de l’avant aujourd’hui pour sauver le processus de démocratisation en Guinée. 

Sauf qu’à l’état actuel des choses, la mise en place d’un tel conseil n’est que pure absurdité et chimère puisque l’unité des partis politiques, des forces sociales et syndicales fait défaut. 

Et les ténors de l’opposition politique se sont tous exilés, laissant place aux charlatans politiques et aux jeunes politiques sans substance qui croient que la politique c’est un métier. C’est surtout un moyen de mettre fin à sa précarité matérielle. 

Une révolution et des méthodes pacifiques qui naissent dans l’esprit 

Comme le pouvoir guinéen refuse de tout mettre en œuvre pour amorcer une baisse de la tension politique. 

Il compte même transporter ces tensions au delà des frontières guinéennes à l’image de la délégation de rapatriement qu’il veut à nouveau envoyer en Allemagne au mois de décembre prochain. 

il nous faut  absolument une révolution et des méthodes pacifiques qui naissent dans les esprits.

C’est à dire ce genre de révolution venant d’en bas, qui emmène chaque individu, chaque guinéen à réaliser qu’il n’est plus seul, et s’apercevoir que les autres pensent la même chose que lui pour pousser à ce qu’un rassemblement d’individus devienne une foule.

Et lorsque cette foule composée de toutes les composantes ethniques de la République n’a plus peur et réalise sa force, un tournant irréversible est pris. 

Dès que ce moment se produit, c’est l’initiative qui change de camp, et le pouvoir de main. 

Pour le régime despotique de Conakry, ce sera le début de la fin. Le reste ne sera plus que l’affrontement de deux volontés.

Dans une telle situation, le régime guinéen peut naturellement s’accrocher,tuer, résister même un certain temps, comme c’est le cas aujourd’hui d’ailleurs, car rien n’est jamais gagné, ni écrit d’avance. 

Mais une fois franchi ce cap psychologique, plus rien ne sera pareil, même si les institutions demeurent en place, elles ne sont plus qu’une apparence. 

Certains peuvent penser que vouloir plaider pour ce genre d’actions non-violente, dans un pays comme la Guinée où le régime ne tient pas compte de l’avis de l’opinion publique, serait illusoire et pourtant non.

Car il existe de nombreux exemples de ce genre d’action non-violente sur le continent africain avec de success story à l’appui. Le cas du mouvement M5 au Mali est l’un des exemples révélateurs de ce genre d’action pacifique du peuple.

Outre mesure, l’histoire nous enseigne d’ailleurs que les mouvements de lutte  pacifique à l’image de la lutte de Martin Luther King pour les droits de l’homme aux États-Unis ou encore les activistes sud-africains peuvent aboutir, même si l’on peut faire l’objet de moquerie des extrémistes.

N’est ce pas, ce fût les activistes sud-africains issus de sa diaspora qui ont fait de l’apartheid un sujet international auprès des personnalités influentes de ce monde y compris les célébrités et les stars et ont enfin permis d’accroître la pression internationale sur la politique ségrégationiste du gouvernement sud-africain?

Le rôle de la diaspora 

L’autre instrument sur lequel il faudra nécessairement travailler est l’engagement de la responsabilité pénale individuelle de certains responsables du gouvernement guinéen dans des pays comme les États-Unis, la France etc…

De telles actions s’avèrent dissuasives et efficaces et devraient donc être perçues comme un moyen mis à la  disposition de la diaspora guinéenne, pour contraindre le régime de Conakry de mettre un terme à la violence permanente du droit de ses citoyens avec des actes inhumains, causant intentionnellement de grandes souffrances et des atteintes graves à l’intégrité physique ou à la santé physique mentale des guinéens depuis l’indépendance. 

La diaspora guinéenne peut essayer donc de prendre cet élan pour faire du sujet actuel des violations graves des droits de l’homme en Guinée, un sujet international afin de mettre fin à cette politique va-t-en-guerre à connotation éthniciste pour permettre à l’enracinement d’une vraie démocratie en Guinée. 

En d’autres termes se battre, pour obtenir le soutien des médias ou des organisations de la société civile, des partis politiques, des organisations syndicales, des parlementaires des pays d’accueil. 

Une telle stratégie demeure plus payante que des appellations à de levée de fonds pour soutenir un parti politique qui manque de confiance en soi et de stratégies fiables..

Une stratégie nécessaire pour la victoire de la démocratie 

Dans un pays comme la Guinée, il ne faut peut-être pas  considérer cette stratégie comme une « condition nécessaire pour la victoire », mais plutôt comme « un moyen stratégique d’orienter l’engagement de ces acteurs » par des mouvements non violents.

Et dans un contexte comme celui guinéen où la violence de la répression vis-à-vis de la contestation populaire est exponentielle, se plonger à la recherche de méthode de lutte pacifique, fiable devient incontournable. 

Car l’action non-violente, planifiée et exécutée de manière réfléchie et conséquente, constitue une force puissante et efficace pour promouvoir le changement social et politique.

Aissatou Cherif Balde

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