Tout juste après l’arrestation de l’ennemi public numéro 1 du régime militaire guinéen, Claude Pivi par les autorités libériennes, suivi de son extradition et incarcération à Conakry hier 18 septembre, on nous parle en boucle de tentative de coup d’État de l’ancien président Alpha Condé.
Ce sont les autorités libériennes qui ont révélé via leur média d’Etat “National Liberia Broadcasting System” en ce mercredi 18 septembre 2024 avoir procédé à l’arrestation d’un certain Ibrahima Khalil Cherif à la frontière guinéo-libérienne. Et il serait soupçonné d’être impliqué dans une tentative de Coup d’État militaire contre la Guinée.
Selon les médias publics libériens, l’accusé a été incarcéré à la prison centrale de Monrovia en attendant sa comparution devant un juge.
Un coup d’État sur ordre d’Alpha Condé ou tentative de diversion pour éviter la polémique autour de l’arrestation de Claude Pivi ?
Les autorités liberiènnes affirment que M Cherif agirait au compte de l’ancien président Alpha Condé déchu par l’actuel chef de la junte militaire guinéenne Mamady Doumbouya, soutenu par les structures mafieuses françafriques.
On l’accuse de recruter des mercenaires pour renverser le régime guinéen et aurait selon les mêmes autorités reçu 150 000 dollars de l’ancien président Alpha Condé pour mettre en œuvre ce plan.
Des zones d’ombres demeurent
Une chose est certaine, Mamady Doumbouya ne veut pas que l’arrestation de Claude Pivi, intervenue dans un contexte politique marqué par des exécutions extrajudiciaires, des arrestations et détentions arbitraires, soit vulgarisée.
La junte militaire françafricaine n’hésitera pas donc de faire appel au circuit de la fake news pour faire passer des fausses informations qui seront relayées par des journalistes qui font souvent malgré eux office de blanchiment de l’information sale.
En plus de cela, le CNRD bien représenté sur les réseaux sociaux est capable d’allier Fake news et plateformes sociales qui forment en effet une symbiose heureuse.
En effet des zones d’ombres demeurent dans cette affaire de coup d’État sur ordre de l’ancien président Alpha Condé.
Le recrutement des rebelles à la frontière guinéo-libérienne par l’ancien président Alpha Condé paraît plus crédible que l’organisation d’un coup d’État militaire à partir des frontières entre les deux pays.
Cette information ressemble donc beaucoup plus à de la diversion, pour éviter d’enfler la polémique autour de l’arrestation de Claude Pivi.
Car l’entourage du chef de la junte militaire est rempli de complotistes ; de faussaires qui propagent que des rumeurs pour le bénéfice psychologique qu’elles nous procurent.
Et c’est de bonne guerre pour eux, puisqu’étant dans l’esprit de confiscation du pouvoir, l’étape ultime dont rêvent ces faussaires est l’institutionnalisation finale du mensonge. C’est-à-dire cette étape où une décision politique vient, en général au nom du principe de précaution, s’appuyer sur des fondements totalement irrationnels mais désormais trop bien ancrés dans les esprits de notre fausse démocratie d’opinion.
Tout porte à croire que l’idée de cette tentative de coup d’État de l’ancien président Alpha Condé est de détourner l’attention du sujet portant sur l’arrestation de Claude Pivi et quitte à utiliser des raisonnements fallacieux, des arguments parallèles qui semblent ici pertinents, mais qui sont plutôt destinés à nous dévier de la vérité.