Guinée: on tend lentement mais sûrement vers la confiscation du pouvoir par la junte militaire guinéenne. 

Après la conférence de presse tenue à Conakry ce 20 septembre 2024 par le porte-parole de la présidence Amara Camara et celui du gouvernement de transition, Ousmane Gaoual Diallo, le voile se lève petit à petit sur la question liée à une éventuelle confiscation du pouvoir par la junte militaire guinéenne pilotée par Mamadi Doumbouya. 

Car à la question de savoir si Mamady Doumbouya serait candidat aux élections présidentielles prochaines, Amara Camara, l’homme à tout faire de l’ancien légionnaire français, s’est exprimé comme suit:

“Doumbouya est un citoyen comme tout autre” et rien ne l’empêche de se porter candidat” .

Pour le sous-dictateurl Amara Camara, les guinéens sont inquiets de ne pas avoir un futur dirigeant dont la gouvernance serait inférieure à celle de Doumbouya. 

Selon lui, nombreux sont les  Guinéens qui militent pour la “continuité de la dynamique actuelle” initiée par le Général Doumbouya, comme en témoignent les scènes de liesse dans les rues de Conakry”.

Et quant à Ousmane Gaoual Diallo, porte-parole du gouvernement de transition, il a également déclaré “Pourquoi pas !” 

Ces déclarations démontrent ainsi, que le peuple de Guinée doit s’attendre à une confiscation du pouvoir par l’ancien légionnaire français Mamady Doumbouya, devenu le pion de la françafrique sur le continent africain et par conséquent opposé à l’Afrique libre. 

On voit bien que le discours du 05 septembre 2021 n’était que de l’enfumage, de la manipulation. 

Ils n’ont jamais eu l’intention de respecter leur serment. Et ils ont agi dans l’intention de tromper le peuple par des promesses et mensonges. 

Un coup d’État militaire sans bilan réluisant 

Et pourtant, contrairement aux déclarations infondées de M Amara Camara, le bilan de ce régime militaire françafricain est tout sauf reluisant. 

À côté de graves violations des droits humains, la restriction des libertés individuelles et collectives, la censure et l’interdiction des médias privés, la Guinée a pour une énième fois de son histoire le désavantage, de se présenter sous une physionomie de plus en plus inquiétante. 

Son contexte est en effet marqué  par des déséquilibres aussi bien économiques (hausse des prix, déficit des comptes publics et extérieurs, gabegie , détournements de deniers publics, difficultés d’accès au financement et aux marchés publics pour les PME/PMI, etc.) que sociaux (chômage persistant des jeunes, pauvreté galopante dans les zones périurbaines et rurales, insécurité, situation précaire des femmes et des retraités, grèves cycliques dans le secteur de l’enseignement, faible prise en charge de l’économie populaire et informelle dans les politiques publiques, etc.).

Comment peut-on dans un tel contexte penser à s’éterniser au pouvoir ? 

Une chose est certaine, ce comportement antidémocratique de ce clan factionnel ethniciste,incompétent subalterne de la françafrique n’augure rien de bon pour le peuple de Guinée. 

Le manque de maturité politique de cette élite guinéenne, marqué par sa maladie du pouvoir, l’empêchant à respecter l’alternance démocratique pacifique demeure aujourd’hui l’une des causes graves de l’instabilité politique dans ce pays. 

Et elle va perdurer puisque dans le contexte de la françafrique, cette démocratie de façade où tout change pour que rien ne change, permet d’ailleurs de faciliter le système de pillage systématique de l’Afrique voulu et entretenu par les pseudos grandes démocraties comme la France qui interviennent en Afrique ou en Guinée que lorsque leurs intérêts sont économiques et politiques sont menacés. 

Et d’ailleurs partout où tel n’est pas le cas, ils brillent par un silence religieux. 

Comme pour dire, entretuez-vous! 

Car la déclaration universelle des droits de l’homme existant depuis plusieurs décennies n’est valable que pour eux les « civilisés » qui évitent la guerre chez eux et se serrent les coudes dans la mise au pas des « barbares ».

Alors préparons nous en Guinée à un scénario à l’image du Tchad où avec l’avale des pouvoirs néocolonialistes, nous allons bientôt assister à une parodie d’élections démocratiques, avec ses grosses ficelles et ses manœuvres éhontées. 

Aïssatou Chérif Baldé 

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