Guinée: Mamady Doumbouya met fin à la démystification du poste de chef de l’État.

Il disait récemment lors d’une de ses interviews télévisées “qu’il n’était pas revenu au pays pour servir un homme mais plutôt pour servir son pays”. 

Et dans un pays normal, tout responsable politique ou encore un chef devrait être motivé par de telles idées et animé par une telle loyauté vis à vis de l’État. 

À l’entame, les sorties médiatiques du nouvel homme fort de Conakry M Mamady Doumbouya, teintées de sérénité, d’un esprit patriotique, d’une envie de rassembler les guinéens, de panser les plaies béantes de cette nation nous font découvrir que ce n’est ni l’âge, ni les diplômes qui font la valeur et la notoriété d’un Chef d’État.

Qui l’aurait d’ailleurs cru qu’il existait en Guinée une personne capable de mettre des commis de l’État en un laps de temps à la retraite dans le but d’assainir la fonction publique, la rendre performante et compétitive?

Personne ! 

Car dans un passé récent, l’attitude du président Alpha Condé nous rappelait souvent, que le poste de premier responsable de la République de Guinée avait pris de l’eau et avait surtout perdu sa valeur et sa notoriété. 

Un type bien aurait d’ailleurs eu honte d’être dans ces conditions un supérieur en Guinée. 

Les défaillances de sa gouvernance, de son pouvoir nous montrait chaque jour que ceux qui commandent en Guinée sont toujours les pires, c’est-à-dire : les supérieurs, les chefs, les directeurs, les généraux, les ministres, les diplomates, les plantons, !. 

Et ces gens avaient le plus souvent un seul objectif: empoisonner les rapports du président Alpha Condé avec une grande majorité du peuple et le monde extérieur. 

Et c’est pourquoi sa notoriété n’était que destructrice. 

M Alpha Condé prouvait à travers ses attitudes antidémocratiques , que la notoriété du poste de chef suprême de la République ne fait pas forcément la pertinence du pouvoir. 

Et la fin de son règne nous rappelle que la notoriété du poste de président de la République si énorme que celle-ci puisse être, elle peut finir par vampiriser le pouvoir d’un homme. 

L’image de l’actuel président gabonais M Ali Bongo ou celle  de Paul Biya du Cameroun en font foi. Car là-bas on a comme l’impression que ces pays sont gouvernés par des présidents momifiés. 

Quant à M Alpha Condé, l’une de ses erreurs fut le fait qu’il s’est évertué pendant ces dix dernières années à élever un troupeau de démystificateur, qui est parvenu à démystifier son image d’opposant historique devenu président. 

Ces gens autour de lui ont pu par manque de pédagogie et de compétence, par égoïsme démystifier sa politique qui invoque son passé d’opposant historique afin de remporter le jeu des pouvoirs politiques en Guinée.

Ainsi le faussaire historique qui a trimé pendant 40 ans pour acquérir la notoriété nécessaire en accédant au pouvoir, s’est vu soumis aux ordres des ministres gangsters financiers, manipulateurs, divisionnistes, ces intellectuels habitués de la cour. 

Alors M Mamady Doumbouya, il faut refuser de perdre votre notoriété acquise pour en faire surtout une notoriété forcée.

Car avec votre allure et posture  actuelle, vous avez l’onction populaire nécessaire pour légitimer votre pouvoir. 

Donc ne commettez pas les erreurs de l’ancien président Dadis Camara ou encore de M Alpha Condé qui ont transformé leur notoriété forcée en une infamie. 

Or, lorsqu’on a eu une notoriété forcée, l’infamie peut être une sentence plus dure que n’importe quel séjour en prison. 

N’acceptez surtout pas que votre entourage vous oppose au peuple. 

Et ne vous muez pas dans des compromissions contre nature pour fabriquer des petits sous-dictateurs, ces habitués de la cour en Guinée qui hier adulaient Alpha Condé mais aujourd’hui par manque de dignité le dénigrent et vous font la cour pour continuer d’être à la mangeoire. 

Car ces gens, à force de vouloir coûte que coûte être sous la lumière, ont fini par perdre leur humanisme. 

Avec de telles personnes autour de vous, vous perdrez facilement votre notoriété, votre poids de président de la République. 

Et M Alpha Condé ne l’ayant pas compris, et les ayant surtout laissé trop souvent intervenir dans la nation guinéenne, avec leur idiotie séculaire afin de détruire le peu d’humanisme qui restait aux guinéens, a accéléré sa chute. 

Et par-dessus tout, un chef d’État a besoin des gens qui vivent dans le creux de leur ventre la nécessité de changer, de prendre des décisions, d’aller les expliquer, et de faire.

Et un ministre, un commis de l’État, un diplomate n’est pas un élu du peuple, il est nommé pour servir l’État, travailler pour le bien de l’État et du peuple. 

Donc lorsqu’on est ministre ou un commis de l’État, on est censé l’être pour servir l’intérêt général et non pour faire preuve d’énormité, d’ignominie, d’arrogance, de diversion, de démagogie, de corruption. 

Ils ne doivent en aucun cas être les défenseurs, les exécuteurs aveugles et cruels d’une quelconque volonté absolue.

Alors M le président Mamady Doumbouya pour sortir de cette situation de cul de sac, dans laquelle se trouve le pays. 

Vous devez faire un usage rigoureux et intrépide de votre raison, et oser l’appliquer à tous les objets dans toute sa force. 

Il faut appliquer la rigueur à tous les objets de la morale, de la politique et de la société, aux ministres, aux militaires, aux diplomates, à la jeunesse, aux peuples, aux fonctionnaires pour éviter le blocage de cette énième transition. 

Si vous refusez de respecter ces règles, votre poste de président perdra  sa valeur, sa notoriété, sa grandeur d’être le premier de tous les guinéens, qui rassemble, uni les guinéens et fait de leur différence et diversité leur force. 

Aissatou Chérif Baldé.

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