Journée internationale de la femme: Avons nous vraiment quoi fêter en Guinée ?

La journée internationale de la femme est fêtée depuis 1914 en Europe. Ce combat porté par les femmes européennes s’inscrivait au départ sur le droit de vote des femmes européennes, qui dans la plupart des pays européens en étaient privées… 

Au fil des années le combat s’est internationalisé avec parfois une connotation très eurocentriste voire impérialiste. 

C’est pourquoi d’ailleurs, les femmes africaines au lendemain des indépendances ont créé aussi la journée internationale de la femme africaine qui se fête au mois de juillet de chaque année en Afrique. 

Qu’à cela ne tienne, cette journée peut être aussi fêtée en Afrique. 

Mais avons nous quoi fêter ? 

Étant une citoyenne engagée contre l’injustice, les inégalités sociales et surtout pour l’épanouissement et l’indépendance de la femme en Afrique et ailleurs, je répondrai en partie à l’affirmative. 

Car s’il y’a de l’amélioration des conditions de vie de la femme africaine comme au Rwanda, en Afrique du Sud, au Ghana,  tel n’est pas le cas dans mon pays la Guinée. 

Dans ce pays l’épanouissement de la femme guinéenne n’est plus une priorité,  l’État et ses substituts se servent plutôt d’elles pour assouvir des objectifs plus au moins éhontés. Elles servent d’ailleurs le plus souvent de caisses de résonance lors des campagnes électorales pour la conquête du pouvoir. Et elles n’occupent dans la plupart du temps que des fonctions récréatives au sein des partis politiques en Guinée. 

On utilise des fêtes comme celle ci, qui devraient être en temps réel une journée de travail de réflexion pour discuter sur les voies et moyens de l’amélioration des conditions de travail et de la vie de la femme guinéenne, pour de la propagande, de la démagogie.

Et pourtant loin de la démagogie  la femme guinéenne demeure un pilier de développement économique et social de notre société et si seulement, elle est portée par l’État. 

Dans un pays comme l’Allemagne où il y’a de nette amélioration des conditions de vie de la femme allemande et cela depuis 1919 où elles ont eu pour la première fois le droit de voter, les femmes allemandes continuent à se battre avec l’aide de l’État pour continuer à améliorer la légalité et l’équité entre hommes et femmes. Et cela dans tous les domaines. 

L’état allemand crée des conditions pour permettre à la femme allemande de pouvoir concilier vie de famille et carrière professionnelle par exemple. 

Mais en Guinée on n’aime le plus souvent nous contenter du peu où être dans le rôle du spectateurs ou du suivistes sans même comprendre le sens du combat que nous menons. Tout se fait en surface dans ce pays.

Or, il faut rappeler qu’il est  temps de chercher à créer un environnement propice pour lutter contre les pesanteurs socioculturelles auxquelles les femmes sont confrontées en Guinée pour favoriser leur épanouissement  et leur indépendance. 

Il est surtout impératif de rétablir les fondements de la famille, restaurer la valeur de l’enfant, alléger la penibilité de la vie de la femme, lui reconnaître sa dignité en systematisant sa scolarisation en améliorant ses conditions de travail et en valorisant son rôle de mère et son statut de femme et de citoyenne, que de continuer à  utiliser sa cause pour des fins politiques. 

L’indépendance ne s’acquiert pas sur un plateau doré mes sœurs compatriotes, ça s’arrache . Et “pour qu’une femme puisse donner sa main avec dignité, elle doit d’abord pouvoir se passer de soutien”

Pour finir, le développement de la Guinée passe forcément par l’épanouissement de la femme, mais à condition qu’elle accepte d’être indépendante dans le respect des valeurs de notre société.

Que la protection divine soit avec vous et surtout n’oubliez pas que le 31JUILLET est la journée de la femme africaine méconnue par nous les africaines et pourtant célébrée depuis 50 ans. 

Aissatou Cherif Baldé 

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