L’actuel chef de la diplomatie guinéenne, le ministre Mory Sandan Kouyaté en compagnie de l’ambassadeur de France en Guinée a réfuté ce mercredi les informations selon lesquelles Conakry aurait signé un accord militaire avec Paris et pour objectif la lutte contre le djihadisme et la sécurisation des frontières guinéo-maliennes.
Il faut rappeler que depuis un certain temps des informations sont relayées par les médias guinéens et récemment aussi par des médias français faisant état de l’existence d’un accord de coopération militaire secret entre Conakry et Paris dans le cadre de la lutte antiterroriste.
Et il faut surtout souligner que tout a commencé après le passage de l’actuel ministre de la défense, le général Aboubacar Sidiki Camara à Villepinte pour participer au salon d’armement Eurosatory du 13 au 14 juin dernier.
En marge de ce salon d’armement, il y a eu en effet une rencontre bilatérale entre Sidiki Camara et le général d’armée Thierry Burkhard, Chef d’état-major des armées (CEMA) en France.
Selon le site officiel du ministère des armées en France, cet entretien a permis aux deux hommes d’aborder les sujets de la situation sécuritaire au Sahel, des partenariats militaires qui lient nos armées ainsi que de la menace terroriste dans la région de l’Afrique de l’Ouest.
Depuis lors des interrogations, des inquiétudes, des supputations se multiplient autour de cette fameuse rencontre qui faisait état de l’installation d’une base militaire française en Guinée. Le ministre de la Défense nationale guinéenne était sorti pour démentir cette autre information.
L’affaire a connu un rebondissement ces derniers jours suite aux informations relayées par les médias guinéens tels que la radio FIM FM et étrangers notamment français qui font cas de l’existence d’un accord militaire secret entre la France et la Guinée.
Une situation qui a poussé le chef de la diplomatie guinéenne de monter au créneau ce mercredi pour démentir ces informations.
Il a apporté un démenti catégorique sur l’information qui fait état d’un discret appui militaire de la France à la Guinée pour protéger sa frontière avec le Mali’’
Morissanda Kouyaté estime que depuis ‘’deux à trois jours, ceux qui ont dit que la Guinée voulait mettre une base militaire française ici et qui ont échoué lamentablement après le démenti du ministre de la défense, sont revenus par la fenêtre en disant que la France va déployer des militaires à la frontière entre le Mali et la Guinée’’.
‘’Je voudrais simplement dire que c’est ridicule. La frontière entre le Mali et la Guinée, vous savez que ce n’est même plus une frontière. La Guinée participe à la sécurisation du Mali, pays frère, en envoyant des milliers de soldats depuis cette guerre de 2012 au Mali’’, souligne-t-il, assurant que ‘’c’est vraiment ridicule de penser que nous allons faire appel à d’autres pays et à la France pour sécuriser cette frontière’’.
Le chef de la diplomatie guinéenne dira lors de son allocution ceci ‘’le 22 novembre 1970, nous nous sommes battus seuls contre l’agression portugaise. En 2000, nous nous sommes battus et nous avons gagné contre les agressions des mercenaires qui voulaient prendre la Guinée. Nous avons aidé à la lutte contre les terroristes partout dans le monde”.
Il pense d’ailleurs que c’est donc ridicule de chercher à créer la confusion dans la tête du monde en disant que la France et la Guinée vont déployer des troupes sécuritaires.
L’actuel ambassadeur de France en Guinée Marc Fonbaustier placé à côté lors de l’intervention du chef de la diplomatie guinéenne va aborder dans le même sens.
Il dira ceci ‘’Je voudrais souscrire à 100%, voire à 1000%, à vos propos’’, qui dit être étonné de ‘’voir circuler ce type d’informations sur les réseaux sociaux. Je me demande qui peut avoir intérêt à agiter des questions qui ne se posent pas’’.
Pour l’heure les Guinéens qui tiennent vaille que vaille à leur souveraineté, leur indépendance même si celles-ci restent par la faute d’une élite oligarchique, fausse, adepte du pouvoir des pires mal gérées, osent espérer que ce qu’à dit le chef de la diplomatie guinéenne est une vérité absolue.
Car nous savons qu’en Guinée, le pouvoir a la force par essence d’empêcher le peuple de distinguer le vrai du faux.
Il confond très malheureusement et insensiblement les limites du vrai et du faux, du bien et du mal, du juste et de l’injuste.
Et c’est pourquoi il ne peut tuer « pour de vrai », ce pouvoir depuis 64 ans tue « pour de faux », mais tout en espérant et en sachant que ce faux a des conséquences dans la vie réelle du peuple.
Aïssatou Chérif Baldé
