Applaudissons à son dernier succès. Car sous ce nom bientôt inconnu dans l’histoire guinéenne, y’aura plus de nouveaux noms.
Ayant adopté le luxe ridicule, elle fait gémir la sainte Constitution, les règles de jeux démocratiques, l’alternance démocratique pacifique, Égalité et Droit.
À son aspect, la liberté recule et dans son cœur plus d’humanisme.
Elle compte rendre la République chère et invivable aux citoyens guinéens, formidable aux ennemis de la République.
Et elle opte pour la surdité sociale et politique, et compte surtout sur le nationalisme ethnique, sur la françafrique afin de mettre les peuples de Guinée sous tutelle.
Sur ce, elle fait dos au peuple, à ses soutiens de première heure tels que l’axe de la démocratie, préférant s’entourer de piètres serviteurs de la haine.
Telles sont les obligations que la junte dirigée par l’ancien légionnaire français Mamady Doumbouya a contracté avec le peuple de Guinée en faisant son coup d’État le 05 septembre 2021.
Il faut étouffer toute dynamique de changement
Mamady Doumbouya s’oppose clairement à la transition démocratique, pacifique préférant donc la centralisation du pouvoir par une main de fer pour faire taire les divergences.
L’évaluation des partis politiques n’a qu’un seul objectif, étouffer toute dynamique d’un véritable changement.
Les partis politiques peuvent être ainsi implicitement ou explicitement définis comme entièrement soumis au contrôle de la junte militaire guinéenne.
C’est pourquoi l’ancien ministre de la décentralisation et de l’administration du territoire Mory Condé parlait l’année dernière de la suppression de toutes les organisations et partis politiques pouvant les concurrencer.
Et c’est fut récemment autour de l’actuel premier des ministres Amadou Oury Bah de parler en conférence de presse et de façon subtile de la suppression des partis politiques surtout ceux qualifiés de grands partis politiques, pour lesquels il semble avoir une aversion.
Mais c’est logique, car le premier des ministres détenteur d’un parti politique satellite, reste juste fidèle au rôle nuisible attribué à ces partis politiques satellite dans les différentes crises que connaissent le pays.
En effet, ces partis politiques, surtout ceux que l’on qualifie de « partis satellites » c’est-à-dire sans aucune base électorale se comportent à chaque période de fragilité institutionnelle comme des fossoyeurs véritables de l’unité nationale et de la dynamique de construction et développement qu’ils doivent pourtant contribuer à consolider si l’on s’en tient à leurs rôles et à leurs utilités dans un système de démocratie multipartite.
Ils sont porteurs « d’ambitions personnelles ou de coalitions d’intérêts privés plus ou moins sordides » visant à « être associés au partage du gâteau qu’implique la participation au pouvoir.
Ce rôle, l’actuel premier ministre Amadou Oury Bah et Alhoussein Makanera Kaké le jouent bien.
L’approche actuelle de la junte conduit immanquablement à concevoir les structures politiques comme totalement absorbées par le pouvoir et dépourvues de formes d’existence propres . Un héritage du régime autoritaire de feu président Ahmed Sékou Touré.
Et dans ce genre de régime, les organisations intermédiaires y seraient inexistantes. La « société civile » ou encore les partis politiques auraient ainsi été détruits ou étouffés dans l’œuf.
On assiste à un retour des méthodes communistes du dictateur Sékou Touré.
Le système de parti hégémonique et de parti unique de retour
La junte prône ainsi l’institution du système de parti hégémonique afin de contrôler et de verrouiller le pays, pour pouvoir bien vilipender nos mines et tout en veillant de sauver les apparences pour la fausse communauté internationale, à organiser des élections qu’elle gagne.
Mamady Doumbouya, chef de la junte répugne l’appellation d’ancien président de transition, ancien légionnaire français car il veut s’éterniser au pouvoir malgré son bilan catastrophique.
Et dans une telle situation, il fait le choix de pervertir « la transition démocratique pacifique ». Il doit parjurer et ne peut pas se retirer sans faire de vagues, car apparemment une transition douteuse ou violente semble être à ses yeux la seule alternative possible.
Ainsi il est convaincu que le peuple de Guinée soumis à une souffrance semblable à un châtiment de l’enfer depuis 66 ans mériterait cette énième traîtrise de la plus haute autorité de l’État.
Un peuple transformé en flatteurs par une élite criminelle
Ce peuple a juste eu le malheur d’avoir depuis 66 ans une élite criminelle à la tête de l’Etat guinéen qui ne s’est jamais souciée de son bien être.
Elle refuse par manque de moralité, de patriotisme, à rester fidèle à l’esprit d’une république démocratique, une et indivisible et de remplir tous les devoirs que leur impose la constitution.
Sans doute faut-il d’abord incriminer les institutions, qui à cause de leur faiblesse détruisent ce pays.
Mais ces institutions étant l’œuvre de l’homme, notre problème c’est nous et par conséquent la classe dirigeante.
Nul régime militaire qui se disait libérateur, n’a perdu si rapidement sa popularité, n’a volé et pillé si facilement les ressources publiques et minières.
Et nul régime militaire n’a tué ses soutiens plus rapidement, que celui qu’on a en Guinée aujourd’hui.
Une singularité guinéenne, puisque nous refusons de comprendre que cette élite dirigeante nous utilise pour continuer à garder ses privilèges.
Une junte militaire sans légitimité au ton vindicatif
Ayant perdu son onction populaire et par conséquent sa légitimité. La junte, ses petits sous-dictateurs, ses petits monstres des réseaux sociaux tiennent des propos débridés et agressifs.
Le ton est vindicatif et méprisant en rupture totale avec l’usuelle pour ce type de putschistes qui se voulaient libérateurs. Leurs petits monstres recrutés pour servir de bouclier en ces temps de crise n’épargnent même pas l’écrivain guinéen Thierno Monénembo.
Ce clan composé majoritairement d’enfants de bourreaux, de nostalgiques du PDG-RDA, de collabos sans conscience veut juste brûler ce pays pour continuer à le rendre formidable pour les ennemis de la République.
Et pourtant rien n’est capital que la légitimité, les institutions et le fonctionnement de l’État, car la Guinée ne peut se maintenir que par l’Etat, puisqu’elle existe grâce à l’Etat.
Cet État que vous êtes prêt à détruire pour des raisons, claniques, mafieuses, égotiques et égoïstes, pour la protection des intérêts économiques et militaires du réseau mafieux françafrique.
Aïssatou Chérif Baldé
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