Dans un courrier adressé hier jeudi 10 octobre 2024 aux membres du gouvernement de transition, le chef de la junte militaire Mamady Doumbouya a instruit aux ministres qui seraient en mission à l’étranger d’y mettre fin et de regagner immédiatement Conakry.
Dans ce communiqué officiel du secrétariat général du gouvernement, il est précisé qu’à compter de ce jeudi 10 octobre 2024, et jusqu’au 31 décembre 2024 aucune sortie du sortie du territoire national ne sera admise, sauf accord exceptionnel du chef de la junte.
Que se cache-t-il donc derrière ce communiqué du chef de la junte militaire?
Nos recherches ont révélé que des ministres et non les moindres séjournent actuellement à l’étranger.
Il s’agit entre autres du bras droit du chef de la junte Amara Camara, le ministre des affaires étrangères et des guinéens de l’étranger Morisandan Kouyaté, le directeur de la banque centrale de Guinée pour ne citer que ceux-là.
On observe depuis un certain temps que les choses s’accélèrent au Palais. Le chef de la junte militaire Mamady Doumbouya veut tout mettre en œuvre pour garantir la survie de son régime.
Car le chef de la junte militaire veut être candidat et il est déjà en phase de campagne préélectorale.
Le ton de cette phase de campagne préélectorale a été déjà donné le week-end dernier au stade préfectoral de la ville de Labé.
Face à cette nouvelle donne où il sait pourtant que la grande majorité des citoyens guinéens sont opposés à sa candidature, il a décidé de tout changer autour de lui et de surtout maintenir ses ministres en Guinée afin d’assurer sa survie politique.
Car dans un régime des pillards ou des pires le pouvoir reste le reflet de l’incompétence, de la médiocrité, le management des pires.
On valorise et récompense les gens en fonction de leur degré de loyauté au chef des pillards.
Mamady Doumbouya se sent dans l’obligation de faire un nettoyage profond au Palais, au sein de son gouvernement et au sein des institutions de la place pour asseoir son pouvoir hégémonique, népotiste et françafrique.
Il doit donc s’assurer de la loyauté de ses piètres serviteurs.
Et personne ne doit quitter le bateau, car il veut s’assurer que chacun de ses serviteurs soient dans le bateau coulant.
Le Chef de la junte défend la position suivante: « nous devons apprendre à vivre ensemble en tant que frères ou périr ensemble en tant que fous».
Une décision politique sur fond d’une candidature présidentielle
En réalité, toute cette tempête qui secoue la Guinée depuis quelque temps doit être corrélée avec l’ambition à peine voilée de l’actuel chef de la junte Doumbouya à vouloir solliciter une candidature présidentielle dont il avait déjà déclaré à l’envie n’en n’avoir pas droit.
Les masques sont en train de tomber. Mais la manœuvre était programmée depuis l’origine.
Avant même d’avoir été putschiste, Doumbouya s’était engagé à ramener la Guinée dans le giron de la françafrique.
Son discours du 05 septembre 2021 n’était que mensonge, de la manipulation et de la diversion afin de gagner du temps lui permettant de faire asseoir son régime militaire françafricain.
Récemment son président du Conseil national de la transition Dansa Kourouma et son ministre porte-parole du gouvernement Ousmane Gaoual déclarent que étant guinéen, il est libre d’être candidat justifiant ainsi sa versatilité, son parjure programmée et son passage de libérateur à un oppresseur.
Ces différentes postures appellent des positions différentes en fonction des circonstances et du moment n’est ce pas ?
Le chef de la junte fait déjà campagne
Parallèlement, le putschiste françafricain garde encore le silence sur la question de sa candidature présidentielle et même s’il fait déjà campagne pour l’enterrement de la transition politique sous le couvert de tournois de sport, d’organisation de concert d’artistes achetés.
Fort du soutien de la France, les dérives, les manipulations continuent tout de même.
Il viendra bientôt manœuvrer un deal avec les détenus dans l’affaire du 28 septembre 2009.
Car il est question d’ailleurs de les amnistier pour obtenir leur soutien possible à sa candidature à la prochaine Présidentielle.
Dans ce procès simulacre, ils ont été condamnés à juste titre pour des chefs d’accusation avant de retrouver bientôt la liberté à la suite d’une grâce de complaisance.
Et ils seront eux aussi bienheureux pour avoir échapper à la peine que certains parmi eux méritaient.
Les dérives vont continuer
Mais la junte militaire va donc continuer de régler ses comptes avec des agressions, des arrestations arbitraires, de citoyens et de journalistes faisant des commentaires sur les événements, avec comme seul slogan :Force reste la loi.
C’est sous ce ramassis de dérives que se présente
la physionomie actuelle de la Guinée.
C’est l’aboutissement d’un processus élaboré de longue date par un putschiste, valet de la françafrique qui n’a jamais été démocrate, mais qui a voulu se couvrir de ses habits le 05 septembre 2021.
On utilise le droit pour se vêtir d’une l’égalité formelle.
C’est la réalité des faits qui dévoile l’illégitimité de sa candidature aux élections présidentielles prochaines.
Doit on pour autant regarder désormais la Guinée sous ces débris de la démocratie ?
Il semble bien que oui, même si une grande partie du Peuple reste encore vigilant : et ce qui s’est passé le 05 septembre 2021 est suffisamment révélateur.
La Guinée a changé depuis le 05 septembre 2021, il est en train de changer dans la douleur et pour la mauvaise cause.
Mais, l’autocratie ne peut plus vaincre la Liberté en Guinée.
Aïssatou Chérif Baldé
ils ont la peur dans leurs ventres.