Guinée: une élection présidentielle sur fond d’une menace permanente de coup d’État et les préparatifs d’un enterrement, celui de l’État de droit.

Notre montagne a enfanté un directoire, dirigé par un Premier ministre omniprésent, applaudissons à son dernier succès et sous ce nom bientôt inconnu dans l’histoire guinéenne, y’aura plus de nouvel nom de despote.

Et pourtant plus rien ne va entre les auteurs du coup d’Etat militaire du 05 septembre 2021. Les apparences de sérénité ne sont que de façade, car dans les coulisses du pouvoir, deux camps se dessinent à l’horizon et se font la guerre pour le contrôle suprême de l’État. 

Il s’agit du camp du président Mamady Doumbouya et celui du ministre de la Défense Aboubacar Sidiki Camara.

La nomination par Doumbouya, d’un colonel à la retraite Karamoko Camara, ce jeudi 18 décembre, ancien commandant du Bataillon du quartier général ‘BQG) au poste de conseiller chargé de mission à la présidence République est une preuve alarmante de manque de confiance entre le chef de la junte et le ministre de la Défense Aboubacar Sidiki Camara.

On nous apprend que ce dernier, très redouté dans l’armée et fruit de feu Général Lansana Conté, a déjà entamé dès cette nuit du vendredi 20 décembre, la sécurisation avec des armes lourdes du pont stratégique du 08 novembre. 

Car Mamadi Doumbouya vient de comprendre que les arrestations orchestrées par le duo Balla Samoura et Sidiki Camara ne sont qu’une façon de neutraliser tous ses hommes de confiance autour de lui tels que 

Abdoulaye Keïta, dit Commando Fakhè, Baba Barry pour ne citer que ceux-ci. 

La confiance entre les deux groupes est enterrée, comme ils l’ont fait avec la démocratie guinéenne.

Tant mieux, car entre la peste et le choléra, il n’y a pas à choisir mais à guérir. 

Deux camps qui comptent rendre la République chère 

Ayant adopté depuis quatre ans le luxe ridicule, il fait gémir la sainte Constitution, Égalité, Justice et Droit. À son aspect la liberté recule et dans son cœur plus d’humanisme. Il compte rendre la République chère, invivable aux citoyens guinéens mais formidable aux ennemis du peuple. 

Telles sont les obligations qu’il a contracté avec le peuple de Guinée en accédant à la magistrature suprême du pays, via un coup d’État militaire, un 05 septembre 2021. 

Même s’il a tenté, lors de son discours d’intronisation de duper encore les guinéens, puisque le putschiste Mamadi Doumbouya, a invité ses compatriotes à « oublier le passé qui divise au profit d’un avenir d’unité et d’espérance ».

Mais, Il oublie que la paix, l’unité ne sont pas des vains mots et qu’il n’y aura jamais de paix sans justice. Pour qu’il y ait la paix dans ce pays, il faudrait sans doute qu’il appelle les Guinéens qui ne sont pas de son camp à oublier aussi les exactions du présent et par anticipation celles du futur, puisque des opposants comme Foniké Menge Sylla, Billo Bah, Habib Marouane Camara, Habib Nimaga, le père du journaliste Babila KEÏTA, les enfants de l’artiste Élie Kamano sont toujours portés disparus. 

Le plus grand tortionnaire Balla Samoura soutenu par le ministre de la Défense nationale Aboubacar Sidiki Camara font à peu près ce qu’ils veulent en matière de restriction des libertés en Guinée. Ils ont la licence, de tuer, d’oppresseur tous ceux qui sont opposés aux dogmes et pensées de leur « Fama ». 

Plusieurs acteurs politiques de l’opposition tels que Cellou Dalein Diallo, Sidya Touré sont forcés à l’exil. 

Contrairement à des dizaines d’auteurs de violences meurtrières au cours des derniers mois, ni identifiés, ni poursuivis en justice, le journaliste Habib Marouane Camara n’avait manifestement tué personne, 

Nul régime autoritaire voire démocratique de façade, n’a usé, tué des individus plus rapidement, que celui qu’on a en Guinée aujourd’hui. Une singularité guinéenne, puisque nous refusons de comprendre que cette élite dirigeante nous utilise pour continuer à garder ses privilèges.

Est-ce la faute du peuple de Guinée soumis à une souffrance semblable à un châtiment de l’enfer depuis 67 ans ? 

Non, ce peuple a juste eu le malheur d’avoir des diables d’hommes à la tête de l’Etat guinéen, qui ne se sont  jamais souciés de son bien être. Ils refusent par irrespect et immoralité, de rester fidèle à l’esprit d’une république démocratique, une et indivisible et de remplir tous les devoirs que leur impose la constitution.

Et d’ailleurs comment peuvent t-ils respecter un tel esprit étant des despotes haineux, égotiques, des rageux, des autocrates en puissance, des personnages boursouflés de leurs egos et donc volontiers narcissiques?

Sans doute faut-il d’abord incriminer les institutions, qui à cause de leur faiblesse détruisent ce pays. Mais ces institutions sont l’œuvre de l’homme. Donc notre problème c’est nous et par conséquent la classe politique dirigeante. 

À l’évidence, ce braquage électoral du 28 Décembre n’a aucune légitimité. Qu’à cela ne tienne, ils  continueront à rendre ce pays formidable pour les ennemis de la République.

Et pourtant rien n’est capital que la légitimité, les institutions et le fonctionnement de l’État, car la Guinée ne peut se maintenir que par l’Etat, puisqu’elle existe grâce à l’Etat. Cet État que vous êtes prêt à détruire pour des raisons égotiques et égoïstes. 

Donc peuple de Guinée, mettons nous à la tâche pour sauver la République. Car le peuple, l’opinion publique sont une force politique, capable de déboulonner tout système autoritaire, et cette force n’est prévue par aucun pouvoir despotique.

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