Guinée/Nomination tribaliste au ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation (MATD).

Dans un décret lu ce mercredi 6 août 2025 à la télévision nationale, le chef la junte Mamadi Doumbouya a procédé à la nomination des hauts cadres au ministère de l’administration du territoire et de la décentralisation. 

Une nomination tribaliste avérée sur fond d’un nationalisme éthnique, car sur les 38 nominations 25  sont de la région du chef de la junte militaire Mamadi Doumbouya. 

Le nouveau régime installé de force par la force a fini par donner raison à tous ceux qui disent que Mamadi Doumbouya n’est pas fait pour gouverner la Guinée. 

Le slogan « tuons l’ethnie » qui a été à la base de son discours du 05 septembre 2021, n’était qu’une fiction, une chimère. En tout cas, pour ce qui nous est donné de voir sur le terrain, le « tuons ethnie” met en avant un pouvoir à connotation régionaliste et tribale.

Les récentes nominations faites par Doumbouya illustrent bien cet état de fait . Depuis les ambassadeurs, les postes de commandements dans son armée jusqu’au postes de directeurs généraux dans les régies financières. Les heureux élus sont pratiquement tous de sa région. 

Le scandale se trouve sans discussion, au niveau des postes de directeur généraux consacrés aux régies financières et à toutes les autres structures qui génèrent assez d’argent pour l’Etat. 

Voici la preuve de ces nominations tribalistes avec une d’imposer à la grande majorité des guinéens, un pouvoir fondé sur un nationalisme éthnique aux allures hégémoniques dominantes. 

Il s’agit de :

1. Conseiller principal, Dr Mamadi Yamory Condé, administrateur civil, matricule 592-721-F.

2. Conseiller politique, Aziz Diop, administrateur civil, matricule 583-152-R.

3. Conseiller juridique, Dr Khalil Aissata Keïta, enseignant-chercheur, matricule 337-497-V.

4. Conseillère chargée de mission, Nancy Rassandiana Camara, administrateur civil, matricule 322-900-H.

5. Conseiller chargé de la gouvernance territoriale participative, Ousmane Sacko, administrateur civil, matricule 585-890-Q.

6. Inspecteur général, M. Cécé Loua, juriste, matricule 198-269-S.

7. Inspecteur général adjoint, Mamoudou Condé, économiste, matricule 242-208-E.

8. Directeur général du Bureau de stratégie et de développement, Oumar I Sanoh, linguiste, matricule 250-945-D.

9. Directeur général adjoint du Bureau de stratégie et de développement, Mamoudou Saliou Wora Diallo, gestionnaire, matricule 266-006-S.

10. Directeur national de l’administration du territoire, Mohamed Lamine Doumbouya, administrateur civil, matricule 200-814-M.

11. Directeur national adjoint de l’administration du territoire, Moustapha Barry administrateur civil, matricule 590-202-J.

12. Directeur national des collectivités locales, Dr Mohamed Faro, géo-économiste, matricule 212-334-N.

13. Directeur national adjoint des collectivités locales, Isiaga II SyllA sociologue, matricule 211-648-J.

14. Directrice nationale de la promotion et de la régulation des organisations non-gouvernementales et mouvements associatifs, Delphine Ouendouno, juriste, matricule 245-994-M.

15. Directeur national adjoint de promotion et de régulation des organisations non-gouvernementales et mouvements associatifs, Cheikh Aliou Diallo, administrateur des affaires.

16. Directeur national des libertés publiques et de frontières, Moriba Magassouba, juriste, matricule 250-989-J.

17. Directrice nationale adjointe des libertés publiques et de frontières, Aminata Sobra Bangoura, administratrice des affaires, matricule 268-201-P.

18. Directeur général des affaires politiques, Soumaïla Dioubaté, politologue, matricule 305-734-S.

19. Directeur général adjoint des affaires politiques, Alpha Isiaga Diallo, administrateur civil, matricule 229-979-X.

20. Directeur général de la promotion de la citoyenneté et de la paix, Amirou Diawara, juriste, matricule 279-100-C.

21. Directrice générale adjointe de la promotion de la citoyenneté et de la paix, Oumou Mara, juriste, matricule 262-759-X.

22 . Directeur général de l’Agence nationale d’assainissement et de salubrité publique, Mamoudou Diané , économiste spécialisé en administration socio-économique et en développement durable.

23 . Directeur général adjoint de l’Agence nationale d’assainissement et de salubrité publique, Moussa Yes Kaba, économiste.

24 . Directeur général du Centre national de formation et de perfectionnement des cadres et élus locaux, Mamadi Magasouba, administrateur civil, matricule 246-501-J.

25 . Directeur général adjoint du Centre national de formation et de perfectionnement des cadres et élus locaux, Mamadi Camara, linguiste, matricule 246-379-J.

26 . Directeur général de l’Agence nationale de gestion des urgences et catastrophes humanitaires, Lancéï Touré, journaliste.

27 . Directeur général adjoint de l’Agence nationale de gestion des urgences et catastrophes humanitaires, Tchiéko Nicolas Millimouno, administrateur des affaires.

28 . Directeur général du Service national d’aménagement des points d’eau, Aladji Fodé Kaba.

29 . Directeur général adjoint du Service national d’aménagement des points d’eau, Mohamed Touré, ingénieur génie rural, matricule 250-770-T-30.

30 . Directeur général de l’Office national de l’état civil et de l’identification, Kémoko Dioubaté, maîtrise en lettres modernes, matricule 297-060-V-31.

31 . Directeur général adjoint de l’Office national de l’état civil et de l’identification, Alpha Kabinet Condé, ingénieur en système d’information et de base de données biométriques.

32 . Directeur du Service national d’appui à la garde communale, Jean-Félix Bangoura, ingénieur agronome.

33 . Directeur adjoint du Service national d’appui à la garde communale, Fodé Bangaly Condé, sociologue.

34 . Secrétaire exécutif de la Commission interministérielle de pilotage de la lettre de politique nationale de décentralisation et de développement local, LPN-DDL, Fatoumata Nénbourou Diallo, administrateur civil.

35 . Secrétaire exécutif de la Commission nationale des frontières, Dr. Cheikh Sidya Diabaté, matricule 209-943-H.

36 . Secrétaire exécutif adjoint de la Commission nationale des frontières, Mohamed Diarra, chimiste, matricule 298-795-C.

37 . Secrétaire exécutif de la Commission nationale d’intégration et de suivi des réfugiés, Koïkoï Béavogui, biologiste, matricule 213-122-P.

38 . Secrétaire exécutive adjointe de la Commission nationale d’intégration et de suivi des réfugiés, Aissatou Sidibé, gestionnaire, matricule 310-656-G

Désormais pour être cadre de l’État , on a pas besoin d’être compétent. Mais il faut plutôt  porter le bon patronyme, dans une nation guinéenne émiettée.

Or l’ethnicité politique M Mamadi Doumbouya: À force d’en faire une ressource fondamentale en Guinée depuis l’indépendance, d’en faire un moyen et une fin dans la conquête du pouvoir a acquis une force sur tous les acteurs du pays.

Finalement vous êtes parvenus à faire d’elle une approche essentialiste et primordialiste qui risque d’être privilégiée, au nom d’un certain « réalisme » ou « pragmatisme » professionnel dans les procédés de résolution des conflits.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *