Le putschiste et président de la transition au Gabon, vient d’être plébiscité à la tête de l’État gabonais.
Selon les résultats provisoires annoncés dimanche au ministère de l’intérieur, il a remporté 90,35 % des voix à l’élection présidentielle organisée ce dimanche 13 avril 2025, soit 19 mois après son coup d’État d’août 2023.
Face à un tel résultat qui a tout l’air d’un plébiscite, ces adversaires n’avaient aucune chance.
Et d’ailleurs son principal adversaire Alain-Claude Bilie By Nze n’a obtenu que 3,02 % et les six autres candidats n’ont pas dépassé les 1 % pour ce scrutin marquant le retour à l’ordre constitutionnel, après une transition pilotée par les militaires.
Le taux de participation s’élève à 70,4 %, selon les résultats provisoires.
Une simple consultation démocratique pour légitimer le coup d’État
Nous avons à faire à un énième coup d’État militaire dans les anciennes colonies françaises, où un putschiste refuse de respecter la parole donnée, c’est-à-dire celle qui consiste à rendre le pouvoir aux civils.
Il a opté de passer par cette consultation populaire dénommée le plébiscite pour légitimer son coup d’État.
Et cette forme de consultation populaire propre aux régimes autoritaires « transforment la consultation démocratique en un simple rituel électoral à l’aide d’une propagande qui parvient à imposer un seul choix au peuple en le laissant ignorant des véritables enjeux ».
Et M Nguema après avoir affirmé au lendemain de son coup de force contre Ali Bongo, vouloir organiser des élections libres et transparentes, avec pour objectif de rendre le pouvoir aux civils, a fait le choix de confisquer le pouvoir et torpiller la transition politique.
Il vient d’être donc plébiscité pour 7 bonnes années à la tête de l’État gabonais.
Soutenu par la mafia françafrique, il ne va sans doute plus quitter le pouvoir aussi. Ce sera tout simplement un changement dans la continuité du Gabon.
Ainsi, le putschiste Brice Olivier Nguema dont l’objectif est de devenir un brave petit soldat d’un ordre mondial se vautrant dans la rapine, vivant de la spoliation des peuples, au nom des droits de l’homme, de la démocratie et du progrès humain restera aussi longtemps que les tenants de cet ordre mondial notamment les français le voudront.
La démocratie, juste une idéologie dégradée
Et pour les putschistes des anciennes colonies françaises d’Afrique, la démocratie est juste une idéologie dégradée.
Ils confisquent le pouvoir, torpillent le processus de démocratisation dans leur pays, c’est parce que pour eux, la démocratie est une idéologie dégradée, instrumentalisée, devant permettre la conservation des positions dominantes acquises, dans un contexte nouveau, marqué par la dénaturation des pressions internationales en faveur de l’ouverture démocratique.
Revêtu sur commande à l’intention du reste du monde, le nouvel habit d’apparat du « démocrate » suffit bien souvent à s’attirer la sympathie des soutiens intérieurs et surtout extérieurs, ainsi que les faveurs des puissances de l’argent (institutions de Bretton Woods et autres divers clubs), des puissances impérialistes (la France) les institutions onusiennes ou encore la Cour pénale internationale.
En somme, les véritables obstacles à la transition démocratique dans les anciennes colonies françaises, c’est d’abord son élite. Elle est soutenue par des groupes d’intérêt en Occident, amis ou représentants de ceux-ci parmi les pouvoirs africains et n’entendent pas voir le peuple africain exercer pleinement sa souveraineté.
Ainsi, les anciennes colonies françaises d’Afrique auront du mal à instaurer un système démocratique consolidé et irréversible dans leur pays.
Aissatou Cherif Balde