Guinée et Gabon: Deux exemples de putschistes qui ne veulent plus laisser le pouvoir. 

À l’entame, un coup d’État est toujours une rupture, un recul démocratique,  car il remet en cause les fondements de la République tels qu’ils avaient été institués  par la volonté du peuple.

Le coup d’état est donc toujours en principe  hors norme. 

Mais il  a été  constaté  que des coups d’Etats peuvent être aussi salvateurs dans une certaine mesure:Rawlings, Sankara, même  si on ne peut pas faire comme si tout a été parfait avec  eux. Et même si le principe demeure que le domicile naturel des militaires s’est avéré être les casernes et la sauvegarde des frontières. 

Et il faut  que dans bien des cas,l’intervention des militaires est la conséquence des dysfonctionnements constatés au niveau de la gouvernance civile.

Pourquoi la recrudescence des coups d’Etat? 

Cependant, la récurrence des coups d’État militaires en Afrique de l’ouest ou encore au Gabon s’explique par le fait que ceux qui ont accédé au pouvoir par les urnes ont tendance à  croire que  rien ne pourra plus leur résister. 

Alors que leur accession est pour la plupart le résultat  d’urnes truquées ou tronquées qui fatalement appellent à  diverses formes de resistance (soulèvements populaires,insurrections,coup d’etat).

Cette recrudescence apparaît comme le fruit d’un mécontentement profond et récurrent face à des États africains dysfonctionnels, corrompus, mafieux et incapables, en la tête des préfet-sident soumis aux dictates des pouvoirs occidentaux, incapables de relever la multitude de défis auxquels sont confrontés les pays africains. 

Les présidents africains une fois au pouvoir ne veulent plus être à l’écoute du peuple. Ils veulent devenir de brave petit soldat d’un ordre mondial se vautrant dans la rapine et le crime de masse, vivant de la spoliation des peuples, au nom des droits de l’homme, de la démocratie et du progrès humain, sur fond d’une vision néo-impériale. 

Nous avons aussi la problématique des putschs constitutionnels qui favorisent la recrudescence des coups d’Etat militaires à répétition. 

Car lorsque la Constitution fait l’objet de révisions frequentes’,elle finit par perdre  sa sacralite et devient une norme ordinaire qui n’a pas la même transcendance. 

Pourtant ces causes ne sont que de faux alibis pour les putschistes 

Car malgré ces causes réelles, précitées qui sont à la base des coups d’Etats en Guinée et au Gabon, les putschistes reproduisent pratiquement les mêmes attitudes et pratiques observées chez leur prédécesseurs. 

Ils peuvent être d’ailleurs pires, car une fois au pouvoir, ils ne veulent plus partir. Et ils ne veulent pas que leur coups d’Etats soient salvateurs. 

C’est pourquoi on constate aujourd’hui que le putschiste Mamadi Doumbouya n’a pour objectif que de devenir un brave petit soldat d’un ordre mondial se vautrant dans la rapine et le crime de masse, vivant de la spoliation des peuples, au nom des droits de l’homme, de la démocratie et du progrès humain. 

Mamady Doumbouya prouve tous les jours qu’il ne veut plus transiter. Cette envie se manifeste aujourd’hui par la mise en place de mouvements de soutien financés par l’argent du contribuable guinéen, dans le but d’appeler à sa candidature, c’est-à-dire à la violation de son serment. 

On assiste donc tous les jours à la naissance de ce genre de mouvements à Conakry. 

Et même le fief de l’opposition politique guinéenne, notamment sur l’axe de la démocratie, ce genre de mouvements voit le jour sur fond de manipulation et de démagogie. 

Et au Gabon, malgré que l’élection présidentielle soit fixée au 12 avril 2025. Oligui Nguema, cet autre pion de la françafrique ne veut plus aussi quitter le pouvoir. Car ce samedi 8 février, un nouveau mouvement, « Oligui Nguema 100% », a vu le jour. 

Ce mouvement est fondé par 24 députés, huit sénateurs, des hauts cadres de l’administration, ainsi que des leaders associatifs et politiques. Il milite activement pour la participation du chef de la transition à l’élection.

Or s’ils veulent réellement faciliter le retour rapide à l’ordre constitutionnel et tout en respectant les principes fondamentaux du processus de démocratisation. Ils ne doivent pas être candidats aux élections présidentielles prochaines. 

Rien ne peut justifier la candidature de Mamady Doumbouya 

Pour ce qui est du cas guinéen, il n’y a rien qui puisse justifier sa candidature aux élections présidentielles prochaines. 

Car la junte militaire guinéenne est devenue depuis quelques mois, une pure copie, Bis repetita de la junte militaire birmane. 

Censure drastique des médias privés et des réseaux sociaux, restriction de l’accès à internet, Kidnapping, emprisonnement des opposants politiques sans motifs valables, une allergie démesurée aux critiques attestent ces parallèles avec le régime militaire birmane. 

Et les scandales financiers inédits qui secouent le pays depuis des mois mettent en exergue un pouvoir se trouvant dans une phase pré-agonique qui peut découler si rien n’est fait sur une défaillance irréversible des principales fonctions vitales de l’État. 

C’était largement prévisible, car cette junte militaire guinéenne n’a pas compris que gouverner c’est prévoir. Et la souveraineté signifie de nos jours privilégier les productions nationales et prioriser la satisfaction des besoins des citoyens du pays. 

C’est la résultante de la mauvaise gestion de ce pouvoir usurpateur ajoutée à la mal gouvernance de ce régime, les mauvais choix budgétaires, les coûts induits par les transferts illicites et autres détournements de fonds, les dérapages budgétaires au niveau du train de vie dispendieux de l’État, les exonérations minières à une hauteur estimée à près de 29,4% la non exécution du budget alloué à certains secteurs et qui, à ce jour, font que la plupart des projets sont inachevés aux niveaux énergétique, routier, aéroportuaire et portuaire. 

On voit bien que l’argent du contribuable a plutôt servi à financer des mirages.

Des dysfonctionnements qui  favorisent aussi le blocage du processus de démocratisation en donnant naissance à différents types de démocratie défaillants. 

La démocratie est une idéologie dégradée pour elle 

Si ces putschistes veulent confisquer le pouvoir, c’est parce que pour eux, la démocratie est une idéologie dégradée, instrumentalisée, devant permettre la conservation des positions dominantes acquises, dans un contexte nouveau, marqué par la dénaturation des pressions internationales en faveur de l’ouverture démocratique. 

Revêtu sur commande à l’intention du reste du monde, le nouvel habit d’apparat du « démocrate » suffit bien souvent à s’attirer la sympathie des soutiens intérieurs et surtout extérieurs, ainsi que les faveurs des puissances de l’argent (institutions de Bretton Woods et autres divers clubs), des puissances impérialistes (la France) les institutions onusiennes ou encore la Cour pénale internationale.

En somme, les obstacles à la transition démocratique en Afrique francophone c’est d’abord son élite. Elle est soutenue par des groupes d’intérêt en Occident, amis ou représentants de ceux-ci parmi les pouvoirs africains et n’entendent pas voir le peuple africain exercer pleinement sa souveraineté. 

Ainsi, les anciennes colonies françaises d’Afrique auront du mal à instaurer un système démocratique consolidé et irréversible dans leur pays.

Mais peut-être que le putschiste gabonais Oligui NGuema qui a le mérite d’avoir accélérer le retour à l’ordre constitutionnel au Gabon en 24 mois ne va pas céder à la tentation de confiscation du pouvoir.

Car ccontrairement à l’ancien légionnaire français Mamady Doumbouya, il a respecté le calendrier de la transition.

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