Prisonniers politiques: les oubliés de la Guinée.

Nous avons aujourd’hui plusieurs leaders d’opinion tels que Habib Marouane Camara, Foniké Menge Sylla, Billo Bah qui sont depuis des mois portés disparus en Guinée. 

Les familles sont sans nouvelles de leurs enfants, époux et le pouvoir militaire françafricain verse carrément dans le déni. 

Et d’autres comme Aliou Bah sont incarcérés dans la maison d’arrêt de Coronthie. 

Ils sont relégués aux oubliettes et plus personnes ne parlent de ces opposants portés disparus. 

Nous sommes un peuple abdiquant devant des impulsions aveugles et contradictoires

Er nous sommes surtout devenus un peuple amnésique, superficiel et matérialiste qui a un faible pour les bourreaux et leurs progénitures. 

Nous souffrons sans doute, sociétalement de troubles qui ressemblent étrangement à des symptômes dits symptômes de type Alzheimer…

Et nous souffrons de troubles de la mémoire collective, c’est du moins une lecture que l’on peut faire du fonctionnement sociétal de la Guinée, 

Pire, nous oublions alors les enseignements d’un passé récent. Comme si nous n’avons rien appris des crimes de l’Etat guinéen de 1958 jusqu’à nos jours. 

Nous continuons de vénérer, dans une indifférence et déni total, tous ceux qui sont faux, imposteurs, usurpateurs, transhumants politiques, les menteurs pervers narcissiques. 

Et nous n’avons malheureusement que du mépris pour les victimes d’injustice, les martyrs, les pauvres, les faibles, les personnes justes et intègres et sans oublier les prisonniers politiques en Guinée. 

L’une des spécificité de notre société guinéenne reste donc l’oubli des martyrs tombés sous les cribles des balles et l’oubli des prisonniers politiques. 

Et c’est pourquoi d’ailleurs l’actuel premier ministre Amadou Oury Bah, ancien droit-de-l’hommiste soutien aujourd’hui ouvertement la violation grave des droits humains dans ce pays. 

Car tout prêt au Sénégal, il est inimaginable qu’un droit-de-l’hommiste devienne un premier ministre d’un pouvoir sanguinaire. 

Une spécificité aux effets pervers sur la société guinéenne 

Une spécificité pourtant aux effets pervers sur la société guinéenne. Car elle pousse à ce que l’attitude des bourreaux soit reprise comme une dette par leurs enfants.  

L’actualité guinéenne nous montre que cette attitude dans la chaîne générationnelle ne semble pas s’arrêter dans ce pays.

Et c’est pourquoi des enfants des bourreaux d’hier nombreux autour du chef de la junte militaire Mamady Doumbouya trouvent des raisons irrationnelles aux injustices dont sont victimes les prisonniers politiques notamment les journalistes en Guinée. 

Une situation plus que normale pour ce peuple, car dans ce pays chaque subordonné inutile est ministrable, chaque bourreau est recyclable, même le diable est présidentiable.

C’est-à-dire c’est un pays où tout est permis même ce qui est interdit.

Là-bas la mission du gouvernement est d’empêcher les bons citoyens de vivre dans la tranquillité.

Comme des tortues en hibernation continue, le peuple de Guinée tolère et accepte toutes les personnes qui ne séduisent que par leur négativité. 

Ainsi être prisonnier politique dans un tel pays, signifie abandon, oubli, trahison, mépris

En effet, les prisonniers politiques ou encore les kidnappés politiques tels que Foniké Mengé Sylla, Billo Bah, Habib Marouane Camara, Aliou Bah sont des exemples illustratifs de cet abandon et oubli.

Très peu de personnes s’indignent encore aujourd’hui sur la situation de ces jeunes opposants portés disparus. Les gens sont pour la plupart passés à autre chose. 

Même s’ils ne le disent pas, ils s’activent à être plutôt avec le pouvoir militaire, illégal et illégitime. 

Il s’agit pourtant de responsables politiques ou des militants des droits humains, des journalistes et les citoyens s’exprimant sans 

détour contre l’État autoritaire guinéen qui sont aujourd’hui portés disparus.

Ils sont portés disparus, parce qu’ils dénonçaient sans détour ce qui n’allait pas en Guinée. 

La stratégie des militaires, notamment du ministre de la justice est simplement de jeter ces gens en prison, les tuer et de les oublier.. 

Nous n’avons donc pas le droit de les oublier, sinon ils deviendront tous des personnes aux destins brisés. 

Les noms des détenus politiques qui ne sont pas connus du public doivent en temps réel être connus de tous, afin de faire échouer la stratégie du gouvernement guinéen. 

Se souvenir de ces personnes, se battre pour leur liberté est un acte de défiance. 

Car en faisant arrêter ces gens, l’intention du gouvernement est de faire en sorte qu’ils soient oublié, pour que triomphe à jamais l’injustice, l’arbitraire, le déni.

En clair, l’intention est de les effacer de la mémoire collective du peuple. 

Et notre but est tout simplement d’empêcher le régime d’atteindre cet objectif. 

Aissatou Cherif Balde

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