La bourde polémique de trop de l’actuel ministre de la Défense nationale, M Sidiki Camara alias Idi-Amin qualifiant les exilés guinéens de façon subtile de personnes qui n’aiment pas leur patrie et donc qui ne sont pas dévouées pour la cause du patrie met à nu la face hideuse de l’homme et surtout le manque de leadership au sein de la junte.
Car pour lui être patriote, signifie être la caisse de résonance d’un pouvoir moribond, despotique, et monstrueux..
C’est refuser d’être le porte-voix d’un peuple qui refuse de baisser les yeux face à la racaille et de se laisser massacrer dans leur propre pays.
En effet, c’est accepter de se plier en deux face à la censure des médias, l’arrestation et le Kidnapping des opposants politiques.
Cette attitude infantile de l’actuel ministre de la junte prouve qu’elle manque vraiment de leadership éclairé.
Et c’est ce qui explique son intolérance face aux critiques qui semblent déranger son pouvoir.
Le CNRD préfère mater avec un certain empressement les colères les plus légitimes sur fond de surdité politique et sociale. Et c’est du bout des lèvres que les regrets sont exprimés – quand ils le sont vraiment et surtout avec une certaine arrogance en étouffant tous les avis discordants.
La junte militaire guinéenne pense d’ailleurs que ces critiques sont l’œuvre d’une opposition émiettée qui pour lui est pleine de détracteurs aigris.
De ce fait, tous les guinéens doivent être à la merci de la manipulation et de l’achat de conscience de Sidiki Camara, le monarque machiavélien sans couronne. C’est cela la devise du CNRD.
Sur fond d’un esprit manichéen, le CNRD cherche à nous mettre dans une situation où on peine à saisir des situations complexes.
Car nous vivons aujourd’hui en Guinée, en deux ordres distincts: les bons et les mauvais. Ce procédé nous divise en deux. C’est réducteur mais reste efficace.
Or, le peuple de Guinée est surtout las d’être gouverné, d’être gardé à vue, inspecté, espionné, dirigé, légiféré, réglementé, contrôlé, censuré, commandé, divisé par des êtres qui n’ont ni le titre, ni la vertu, ni le mérite, ni la compétence, ni la légitimité.
Et c’est pourquoi les guinéens exilés comme moi écrivent et dénoncent, et c’est pourquoi ils se révoltent.
C’est surtout cette jeunesse guinéenne, cette partie du peuple épanouie, qui veut avoir la chance d’évoluer dans un pays où l’on peut écrire, chanter et créer en toute liberté sans être inquiété qui nous lit qui comprend le bien fondé de notre démarche. Ils ne sont pas en petit nombre.
Donc il serait vain de nous reprocher cette envie de liberté, M Sidiki Camara alias Idiamin.
Pour nous autres si l’une des vertus du journaliste, consiste à se ranger systématiquement dans l’opposition et sans être à la solde de l’opposition en informant avec objectivité, c’est parce qu’il est ainsi assuré de n’en retirer aucun profit.
Si on vous critique, c’est parce que notre pays ne tourne pas rond et c’est surtout parce que vous en êtes responsables.
Alors M Sidiki Camara, la critique constructive et prudente est un levier du progrès.
Et « nous prenons garde que notre esprit critique ne se transforme en esprit de dénigrement systématique».
Car nous avons un droit de regard objectif sur nos dirigeants de maintenant et de demain.
Aïssatou Chérif Baldé