Quelques jours après la sortie choquante du préfet de la ville de Kankan Kandja Mara il a été suspendu aujourd’hui, apprend-t-on.
Le sulfureux préfet a tenu la semaine dernière, dans le cadre des festivités de l’anniversaire de l’indépendance de la Guinée, des propos extrêmement dangereux, dignes d’un tortionnaire sans limite.
Sa suspension pour « faute lourde» est ordonnée par son ministère de tutelle notamment le ministère de l’administration territoriale et de la Décentralisation.
Le préfet de Kankan, un habile récidiviste, connu pour ses sorties démagogiques, incendiaires et ethnicistes avait déclaré sur un ton menaçant ceci: « quiconque tenterait à tâcher la stèle qu’il venait d’inaugurer, subira le même sort que l’autre».
Le préfet a bien voulu faire comprendre aux guinéens qu’il faisait allusion à Dr Dioubaté, mort en détention arbitraire dans la maison d’arrêt de Kankan.
Il laissait aussi entendre que la mort de cet excellent pédiatre en détention n’était pas naturelle et qu’il serait impliqué dans l’assassinat du brillant docteur, arraché à la vie parce que le préfet Mara a voulu tout simplement faire preuve de loyauté vis-à-vis de son maître Mamady Doumbouya.
Depuis, cette sortie digne d’une personne capable de se muer en une redoutable machine de destruction et de torture, en un tortionnaire sans empathie, violent et cruel fait coulé beaucoup d’encre sous le ciel de Conakry.
Et tout le monde est unanime sur le fait que le préfet doit être limogé, et sa responsabilité pénale individuelle doit être engagée.
Car ce préfet a sans doute pris part à ce crime contre Dr Dioubaté et bien évidemment sans recul, sans prendre conscience de ses actes ignominieux.
Ceci dit, cette suspension est insuffisante
Car il a assumé clairement être responsable de ce crime ou tout au moins être informé des circonstances de l’assassinat présumé, de Dr Dioubaté, Pédiatre à l’hôpital Régional de Kankan.
Alors qu’attend le procureur de la République de Guinée pour engager sa responsabilité pénale et civile ?
Une chose est sûre, cette justice sélective du pouvoir militaire françafricain, absurde, qui se moque depuis trois ans du concept de démocratie, ne va pas briser son cycle d’impunité.
Il ne va pas scier la branche sur laquelle il est assis.
De toute façon, la junte militaire guinéenne a divisé le pays depuis le 05 septembre 2021 en catégories: Il y a des gens qui ont le pouvoir d’utiliser la justice guinéenne où les lois guinéennes pour juger les autres, mais ils ne se les appliquent pas.
Des sous-dictateurs comme le préfet de Kankan jouissent d’une immunité qui ne s’applique pas également sur le reste de la population guinéenne.
