Chronique/Guinée, le pays où tout ce qui est interdit est permis. 

C’est un pays où chaque subordonné inutile est ministrable, chaque bourreau est recyclable, même le diable est présidentiable

C’est le pays où tout est permis même ce qui est interdit.

C’est pourquoi nous avons une Djènè Diaby, sans carrière journalistique, sans carrière professionnelle comme commissaire à la Haute Cour de Communication.

Et c’est pour toutes ces raisons que nous avons aujourd’hui une junte militaire qui souffre de la maladie du pouvoir, capable selon dame Djéné Diaby« d’égorger toute personne qui s’oppose à leur projet de confiscation du pouvoir». 

Une déclaration dangereuse qui fait froid au dos et qui inquiète à plus d’un titre. 

C’est sans doute pour toutes ces raisons que le fait de verser des pots-de-vin c’est-à-dire offrir à quelqu’un de l’argent, un service ou d’autres objets de valeur pour le persuader de rendre un service en retour, c’est-à-dire les dessous-de-table, les enveloppes, les commissions, la gratification, la libéralité, le cadeau, le péage sont les méthodes employées par la junte militaire guinéenne pour avoir avec eux des journalistes, les patrons de médias, les acteurs de la société civile, des partis politiques, des syndicalistes, les organisations régionales et religieuses. 

Malgré que nous sommes persuadés que ces méthodes constituent une infraction pénale, tout le monde accepte d’être corrompu et corrupteur pour ainsi ériger lz corruption en une règle. 

Car là-bas la mission de l’État  est d’empêcher les bons citoyens de vivre peinard et dignement.

C’est un État sans âme qui s’active depuis toujours pour empêcher les cadres intègres, patriotes d’avoir plus de visibilité.

Indépendant depuis plus de six décennies, y obtenir aujourd’hui encore un passeport est toujours considéré comme un luxe. 

On tâtonne, on vit dans un État inachevé, néopatrimonialiste où ce ne sont que les entrepreneurs politiques, les imposteurs, les injustes qui ont la voix au chapitre. 

Et la vie du Guinéen peut donc continuer à être consubstantielle à l’indignité, à la misère, à l’immobilisme.

Car on aime porter ces personnes qui détestent la cohérence, la transparence, la rigueur, la droiture préférant systématiquement le bricolage, l’amateurisme, l’improvisation, le hasard, le contournement des lois.

Et on s’étonne par après que la transition politique en cours tourne à l’aigre, que même les avocats violent la loi et que l’actuel premier ministre Amadou Oury Bah jadis droit-de – l’hommiste se transforme en porte-parole d’un pouvoir militaire despotique. 

Dans ce pays, on peut engager un avocat pour être défendu par exemple, une fois qu’il  obtient son cachet, il refuse de vous défendre, de faire son travail.

Il encaisse donc son cachet et brille par un silence religieux.

Naturellement, une plainte auprès du Bâtonnier de l’ordre des avocats ne servira à rien. Ils travaillent tous ensemble et ils se protègent.

Une normalité! Nous parlons du pays du françafricain Mamady Doumbouya. 

On préfère s’engraisser dans l’infamie, car l’honneur, le respect de la parole donnée n’y existent pas chez certains.

Et c’est comme si tout échappait de plus en plus à cet État, et que les acteurs politiques, tout comme la classe dirigeante sont plus préoccupés par les problèmes du quotidien que par une action et une vision qui permettraient au peuple d’assurer la plénitude de son destin et de sa dignité.

C’est comme si le sort de ce pays doit dépendre éternellement des autres, c’est-à-dire les interventions économiques, financières venant d’ailleurs qu’ils dilapident sans cesse.

Or, personne ne viendra développer ce pays à la place de son peuple et aucun pays ne peut assurer son avenir dans de telles conditions. 

À ce titre, il est temps que cette génération objectivement privée d’avenir commence à travailler à l’effondrement de ce système néopatrimonialiste, népotiste, médiocre et à l’avènement d’une Guinée  digne, unie et prospère. 

Dans le cas échéant, la Guinée restera une sorte de cul-de-sac, de terminus de voie de garage où aucun espoir de mobilité ascendante n’est permis.

Et des Mamadi Doumbouya avec des subordonnés comme Djenné Diaby, symboles de l’incompétence, de la médiocrité, de l’imposture y régneront en maître. 

Aïssatou Chérif Baldé 

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