Le racisme envers les sportifs d’origine africaine est sans limite en Allemagne.

Pour commencer, le racisme dans le sport européen est une réalité et fait partie du quotidien des enfants d’origine africaine. 

C’est un racisme latent, institutionnalisé, toléré dans les clubs. Et le laxisme dans la lutte contre le racisme qui est pourtant sans fondement et interdit par les constitutions de tous ces États européens est la règle. 

Les enfants d’origine africaine sont déjà tout petit confrontés à ce phénomène, où ils sont discriminés, insultés, et exclus non seulement par les entraîneurs mais aussi et surtout par les enfants européens et leurs parents. 

En Allemagne par exemple, très tôt, on fait comprendre à ton enfant talentueux, qu’il n’a surtout pas droit à l’erreur. Il doit être parfait et dès qu’il commet une erreur, il est tout de suite rendu responsable de l’échec du club. 

C’est cela le quotidien de beaucoup de jeunes enfants en Allemagne qui rêvent de devenir footballeur professionnel. 

Professionnels, ils sont victimes de racisme 

Une fois que les enfants d’origine africaine deviennent professionnels, les chants, insultes racistes, les cris de singe, jets de bananes sont là règle dans beaucoup de stades européens. 

Les actes racistes perdurent et deviennent de plus en plus acceptables. 

C’est le cas en Italie, en Allemagne, en Espagne, en France, en Angleterre où le laxisme demeure la règle.

Les joueurs d’origine africaine sont surtout la cible des partis politiques racistes, négrophobes en Europe. 

Pire ces joueurs, lorsqu’ils jouent pour les équipes nationales de ces pays européens cités ci-haut, dès qu’elles connaissent une défaite, ces joueurs d’origine africaine subissent un lynchage médiatique sans précédent. 

Des joueurs d’origines africaine visés et déshumanisés par les médias 

En Angleterre, Saka Bukayo l’international d’origine africaine d’Arsenal a été victime d’un lynchage médiatique raciste. 

Saka Bukayo a été visé après la défaite de l’Angleterre à Berlin face à l’Espagne pour la finale de l’Euro 2024 par des remarques racistes des médias anglais comme “le Sun”. 

En 2021, trois ans en arrière, en même temps que Marcus Rashford et Jason Sancho, il avait été la cible d’attaque raciste après son penalty raté à domicile en finale de l’Euro. 

Le jeune talentueux Lamine Yamal du club espagnol FC Barcelone et joueur de l’équipe nationale de football espagnole n’est pas à l’abri de ce genre de lynchage médiatique raciste. 

En Allemagne Antonio Rüdiger, défenseur de l’équipe nationale évoluant à Real Madrid, a été victime de dénigrement et de racisme sur les réseaux sociaux à cause de sa religion. 

Pendant l’Euro 2024, il était aussi la cible de beaucoup de racistes sur les réseaux sociaux, après l’élimination de l’Allemagne en quart de finale de l’Euro 2024. 

Ces joueurs noirs sont visés et déshumanisés par les médias et sur les réseaux sociaux. 

Ces médias se donnent le droit en toute impunité de dénigrer, de discriminer les joueurs africains.. 

Actuellement en Allemagne, c’est Denis Schröder de l’équipe nationale de Basketball allemande qui est visé par des attaques racistes.

Le cas de Denis Schröder, un exemple de racisme toléré 

Le basketteur allemand d’origine africaine Denis Schröder et capitaine de l’équipe nationale de Basketball allemande fait l’objet de racisme même dans les rangs de fans de l’équipe nationale. 

Il a déclaré hier après la victoire de l’Allemagne sur la Lituanie (107-86) au micro de Magenta TV: «Vous pouvez m’insulter, mais je ne peux accepter des cris de singe. Le racisme n’a pas sa place dans le sport ! ». 

Et quelques jours avant il avait laissé entendre ceci :« Je ne recevrai jamais leur amour à cause de ma couleur de peau ». 

Le meneur allemand de 31 ans évoluant en NBA avec les Kings de Sacramento, dénonce ainsi un racisme des supporters de la Mannschaft en basket-ball, s’estimant moins aimé que ses coéquipiers en raison de sa couleur de peau.

Et depuis il fait l’objet de critiques désobligeantes et racistes même de la part des médias qui sont en temps réel obligés de garder leur neutralité et objectivité. 

Même les médias publics ou encore des sportifs allemands contribuent à travers des commentaires pleins de préjugés à renforcer le racisme contre les africains en Allemagne. 

La Fifa, les organisations sportives et les autorités indifférentes 

Les autorités des États européens, tout comme les organisations sportives telles que la Fifa tolèrent l’attitude raciste de ces médias et des fans. 

Car lorsqu’il s’agit des Africains, personne ne demande des comptes aux médias européens, qui dénigrent systématiquement les joueurs européens d’origine africaine. 

Ils continuent  de désigner des boucs émissaires parmi les joueurs africains en les rendant responsables de leur défaite et tout en oubliant que le sport ou le football se joue en équipe.

Les reporters de chaînes de télévision allemandes utilisent sans gêne un vocabulaire raciste à l’encontre des joueurs d’origine africaine de l’équipe nationale à chaque fois que celle-ci subit une défaite. 

Henry Kane qui avait fait piètre figure lors de l’Euro 2024 ou encore Müller de l’équipe nationale de football allemande ne se sont pas retrouvés à la une des médias anglais et allemands par exemple. 

Mais les joueurs africains sont depuis trop longtemps visés de manière systémique et déshumanisés par les médias. 

En Allemagne tout comme en Angleterre et ailleurs en Europe, c’est devenu une normalité que lorsque les équipes nationales échouent, que les joueurs issus des minorités soient tout de suite dépeints comme les méchants de l’histoire.

Or ils doivent être traités avec le même respect et le même soin que leurs homologues blancs tels que Henry Kane, Thomas Müller et tant d’autres. 

Cette discrimination raciale endémique n’a pas sa place dans le sport mais d’innombrables médias laissent entendre le contraire.

Les joueurs d’origine africaine doivent s’orienter beaucoup plus vers l’Afrique 

Il revient donc aux parents de ces joueurs d’origine africaine d’apprendre à leurs enfants de s’intéresser à leur pays d’origine et de mettre leur talent au service du continent africain à l’image du camerounais Samuel Etoo, de l’ivoirien Didier Drogba, du sénégalais Sadio Mané, du guinéen Serhou Guirassy. 

Car ça ne sert à rien de mouiller le maillot pour des nations racistes, xénophobes, islamophobes qui vous méprisent et ne vous honorent pas . 

Certes le football africain n’est pas parfait mais avec le concours de ces jeunes talents, on peut le rendre bien meilleur et compétitif. 

Mieux si ces États à l’image de la France ont mésestimé, voire ignoré, l’histoire et le service des centaines de milliers de soldats africains qui ont combattu pour la libération de la France colonisée par les allemands lors des deux Guerres mondiales et les conflits coloniaux, en Indochine, Algérie ou à Madagascar. Ce n’est pas des footballeurs d’origine africaine qu’ils vont honorer ou respecter. 

Aïssatou Chérif Baldé 

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