La junte militaire guinéenne pilotée par Mamadi Doumbouya qui a interrompu le processus de démocratisation en Guinée à travers un putsch militaire françafricain et illégal a décidé d’enterrer définitivement la démocratie guinéenne le 28 Décembre 2025.
Le pouvoir militaire françafricain veut ainsi à l’image du Gabon ou du Tchad soumettre le peuple à une élection dont le gagnant est connu d’avance..
Il ne s’agit plus comme ce fut le cas en 2010 d’une élection faite dans un contexte de sortie de crise, qui avait permis l’arrivée au pouvoir de nouveaux acteurs politiques, témoignant sa source de légitimité politique en Guinée.
Car les légitimités d’un pouvoir politique s’articulent, se combinent le plus souvent dans des perspectives électorales, traditionnelles, idéologiques et circonstancielles. Tout pouvoir politique démocratique devrait donc en premier lieu puiser sa légitimité dans un processus de légitimité basé sur les institutions modernes telles que les élections démocratiques, transparentes et légales.
Mais tel n’est pas le cas aujourd’hui en Guinée.. Le pouvoir despotique de Mamadi Doumbouya nous impose un braquage électoral, c’est-à-dire la négation pure et simple du processus électoral fondé sur l’inclusion, la transparence et légalité.
Pourtant la négation d’un tel processus de légitimation conduit le plus souvent à la naissance d’un pouvoir autoritaire, personnalisé comme c’est le cas du pouvoir guinéen actuel.
Et c’est pour cela que le processus électoral qui est perçu comme source de légitimité électorale, est considéré par des politologues comme Robert Dahl ou Wolfgang Merkel comme une étape décisive dans les processus de transition vers la démocratie. Et c’est ainsi qu’ il est choisi dans la plupart des États comme le seul mode de transmission du pouvoir.
La Guinée avait opté pour le processus électoral transparent
La Guinée se trouvant donc dans un processus de transition démocratique a aussi opté depuis le début du multipartisme en Guinée en début des années 90 pour le processus électoral transparent comme le seul mode de transmission du pouvoir et ne devrait en aucun cas faire l’objet d’une négation de la part des tenants du pouvoir politique.
Et pourtant les élections présidentielles prévues le 28 Décembre 2025 en Guinée nous prouvent le contraire. Car elles ne seront ni transparentes, ni inclusives.
Pire, elles se tiennent sur fond de divisionnisme, d’ethnocentrisme politique, de violence, de tueries, de pillage, de violation graves des droits de l’homme, d’une paralysie du système éducatif guinéen sur fond de grève illimitée lancée depuis des jours par le syndicat des enseignants.
L’autocrate guinéen Mamadi Doumbouya veut se servir du processus électoral pour biaiser et bloquer la transition démocratique, et cela dans le but de contourner les règles de jeux démocratiques, les lois de la République, après avoir imposé aux Guinéens, un référendum sans consensus. Cet état de fait est non seulement illégitime mais aussi et surtout illégal.
Mamadi Doumbouya a perdu toute légitimité
Le parjure assumé de Mamadi Doumbouya, sa surdité politique et sociale dans la gestion de la crise actuelle guinéenne lui a ôté sa légitimité acquise à travers l’onction populaire dont il avait bénéficié juste après le coup d’État du 05 septembre 2021. Car il est devenu en quatre ans, un monarque sans couronne au tempérament autocratique qui se dédie.
Et ce qui nous amène à comprendre, que même s’il obtient de la légitimité par les urnes, cette légitimité peut se révéler très éphémère en ce sens que l’exercice du pouvoir peut s’avérer être un facteur important de son érosion.
Mieux à bien analyser la posture actuelle de l’autocrate guinéen et son pouvoir, il semble bien se trouver dans cette situation.. Et il a perdu en quatre ans à cause de son manque de leadership, son parrainage de l’ethnicité politique, de la démagogie populiste, de la corruption, des enlèvements de leaders politiques, la terreur du peuple, le manque de réformes visibles sur le terrain, bénéfique pour le peuple et surtout en s’associant à ceux là même désignés comme responsables de la détérioration de la situation politique et économique guinéenne avant son arrivée au pouvoir; la confiance du plus grand nombre en Guinée et par conséquent la légitimité de son pouvoir.
En effet la légitimité se définit comme « l’acceptation du caractère moralement juste et nécessaire des institutions constitutives du pouvoir [1] ». En d’autres termes, c’est « le fait qu’un pouvoir soit exercé de manière satisfaisante aux yeux du plus grand nombre [2] » ou encore, c’est « la qualité particulière reconnue à une entité sociale et politique par ses sujets et ses parties, et qui lui confère son autorité. La légitimité est le produit de conditions que sont la confiance, le consentement [3], la réciprocité [4] », ou l’existence de normes et de valeurs>>.

Le pouvoir de l’autocrate désavoué par le grand nombre
Le dictateur guinéen Mamadi Doumbouya ne peut plus se vanter d’être accepté par le plus grand nombre en Guinée, du moment où la réciprocité, la confiance, le consentement ont fait défaut dans l’exercice de son pouvoir,.
En outre, les élections présidentielles prévues le 28 Décembre 2025 ne sont ni représentatives, ni inclusives. Il a échoué en quatre ans à faire de la légalité, la démocratie, la population guinéenne, le consentement, la confiance, l’enracinement de son pouvoir politique.
Mamadi Doumbouya convaincu de puiser sa légitimité qu’avec l’acceptation de ses maîtres défenseurs d’un ordre mondial dominant a sombré dans les turpitudes d’un pouvoir qui a tourné dos à l’essence de la la politique, la gestion de la cité, de la chose politique. Un pouvoir sans vergogne, avec les figures incarnant ce régime capable de s’accommoder à toute ignominie et énormité.
Et le plus intriguant est le fait que derrière l’image et les turpitudes de ce régime se cache une cohorte de serviteurs zélés sans aucune légitimité et qui cherchent à faire croire que le combat de l’opposition élargie contre le braquage électoral du 28 Décembre 2025 est perdu d’avance.
Un clan françafricain qui s’engouffre dans un décalage de langage habituel
Ce clan dirigé par un Premier ministre et ancien droit-de-l’hommiste, continue encore à s’engouffrer dans un décalage de langage habituel à l’encontre des opposants à leur projet de braquage électoral. Et dans cette démarche habituelle aucun geste n’est laissé dans l’ombre, car tout est prétexte pour reconstruire sa popularité, et imposer l’image de l’homme incontournable, voire providentiel.
Mais qu’on ne se leurre pas, Mamadi Doumbouya n’a qu’une seule ambition : Il veut devenir le brave petit soldat d’un ordre mondial se vautrant dans la rapine et le crime de masse, vivant de la spoliation des peuples, au nom des droits de l’homme, de la démocratie et du progrès humain, sur fond d’une vision néo-impériale.
Mamadi Doumbouya, le tout nouveau préfet-sident guinéen, les mains tachées du sang de ses compatriotes, n’a pas cette intelligence et capacité intellectuelle pour sortir la Guinée de son cul de sac habituel. C’est un satrape une fabrique de la françafrique.
S’il veut devenir aussi un roitelet à l’image du président ivoirien Alhassane Ouattara, il doit docilement accepter de laisser la France, ruinée et en proie à un chômage de masse, à des grèves cycliques, à une crise économique, financière sans fin se servir à volonté dans les richesses appartenant au peuple de Guinée.
Car en devenant un bon brave sous-préfet de Macron, il fera de la transition guinéenne ce qu’il voudra qu’elle soit.

Nous y sommes !
Et la cécité volontaire des dirigeants français, à l’égard de chefs d’États africains comme Ouattara,, Faure Eyadema, Oligui Nguema, Sassou N’Guesso, Mahamat Idriss Déby, Paul Biya, Patrice Talon et maintenant Mamadi Doumbouya impliqués dans bien plus de crimes contre l’humanité est une évidence. Ces crimes ne scandalisent que ceux qui croient en l’Afrique des libertés et des peuples.
Et un ancien légionnaire français comme Mamadi Doumbouya en est conscient et c’est pourquoi il a choisi son camp, celui d’un futur pantin docilement opposé à l’Afrique des libertés.
Il n’a donc que faire de la légitimité et de la légalité d’un processus électoral transparent.
Mais la transition c’est aussi un moment fluide, où tout se négocie, où tout reste possible.
Donc faire durer le “statut” officiel de transition politique, peut avoir de lourdes conséquences imprévisibles.
Et peut permettre d’espérer faire basculer un rapport de force, ou d’opposer un immobilisme sans prise aux demandes qui sont exprimées.
Donc dans une telle transition alibi, rien n’est acquis..
