À l’entame l’ancien légionnaire français Mamadi Doumbouya proposait à travers son discours de prise du pouvoir « une Guinée nouvelle», mais il n’a cessé de flatter et de faire revivre l’ancienne Guinée sombre. Il voulait toujours selon lui « réconcilier le peuple de Guinée avec son passé douloureux, avec ses dirigeants et faire taire les sirènes de la haine et de la division», mais a fini à travers une politique perfide conçue pour ruiner et avilir le peuple, à agrandir le gouffre qui les sépare. Il se voulait progressiste, refondateur mais s’est révélé être un monarque au tempérament autocratique.
Maintenant sur fond de Parjure, Mamadi Doumbouya est candidat à son braquage électoral prévu le 28 Décembre 2025. Un braquage électoral où il demeure le seul maître du jeu et où le jeu est déjà gagné d’avance, puisqu’il est parvenu en quatre ans à interdire tous les grands partis politiques dont les candidats pouvaient être un réel obstacle pour son projet de confiscation du pouvoir.
Ceux qu’il a choisis pour l’accompagner le 28 décembre 2025, dans le but d’obtenir une fausse légitimité d’un pouvoir arbitraire, savent qu’ils ne sont que des figurants.
Mais qu’importe, car aux yeux de ses supporters qui sont pour la plupart soudoyés avec l’argent du contribuable guinéen, c’est l’homme providentiel qui est parvenu à les séduire à travers ses négativités.
Ces militants ou larbins politiques sont comme la grande majorité du peuple de Guinée, des citoyens apathiques, flatteurs saisis par la fièvre du refus au développement, de la paresse intellectuelle et atteints par la maladie du syndrome de Stockholm.
En Guinée, on croit beaucoup plus aux mensonges, aux imposteurs, fourbes et idiots utiles. Nous sommes habitués à mater les compétences, à éliminer, à diaboliser les cadres intègres et patriotes pour que triomphe le pouvoir des pires.
C’est pourquoi le président Alpha Condé avait dit « qu’en Guinée plus le mensonge est gros, plus le Guinéen te croit ».
Il n’a certainement pas tort, car c’est ce qui explique qu’aujourd’hui encore des guinéens continuent de croire mordicus que Mamadi Doumbouya est la solution aux multiples problèmes guinéens.
Or son bilan sur le plan économique, politique, social est plus que désastreux.
Sur ce, intéressons aux raisons de son braquage électoral.
Des raisons d’ordre politique et social:
1-Mamadi Doumbouya pratique la démocratie de l’imposture
Son bilan politique est catastrophique. Car il pratique depuis quatre ans une démocratie de l’imposture, celle qui défigure le sens des mots et qui installe les maux de toute nature : injustice constitutionnelle, déni de justice constitutionnelle, contentieux sans juge impartial et indépendant, accaparement des biens publics, népotisme, détournement de pouvoir et de fonction, transhumance politique, compromissions, promesses électoralistes mensongères.
Le goût du pouvoir l’emmène en cette période d’instabilité institutionnelle et économique sur fond d’un braquage électoral pour sa sélection du 28 décembre à prendre les guinéens pour des ploucs. Il gère la Guinée comme une entreprise familiale ou comme une monarchie où sa famille joue désormais un rôle central dans la gestion des affaires de l’État guinéen.
2- Son parjure impardonnable et ses conséquences
Mamadi Doumbouya qui a fait le choix du parjure s’est depuis quatre ans refusé à honorer ses engagements pour une transition facilitant un retour rapide à l’ordre constitutionnel.
Une insécurité incessante, des enlèvements d’opposants politiques, des parents et enfants d’opposants politiques et journalistes tels que Élie Kamano, Babila Keita, des arrestations arbitraires d’opposants politiques, exaction de plus de 60 jeunes manifestants, expulsions des guinéens en Allemagne, des scandales financiers sans fin, corruption, pillage systématique des ressources minières du pays, destruction de l’environnement, propagation de la bassesse politique, des coûts économiques grandissants grève des enseignants, manque de liquidités, en sont le résultat et les conséquences de son parjure.
Il a donc bafoué l’un de ses engagements pris lors du discours du 05 septembre 2021, pour devenir l’oppresseur, le prédateur et le fossoyeur en même temps.
Mamady Doumbouya prouve à travers son parjure qu’il n’a jamais eu l’intention de transiter. La transition, ce provisoire doit selon lui devenir permanent, et s’éterniser.
Or « la transition démocratique est un processus politique caractérisé par un passage progressif d’un régime non-démocratique par exemple une dictature à une démocratie.»
Et nous vivons plutôt l’inverse ou d’ailleurs le pire avant le 05 septembre 2021.
Nous vivons en Guinée une situation diffuse, dans le temps, avec la mise en place de l’autoritarisme fondé sur le nationalisme ethnique.
3-Le non respect des engagements est incompatible à la transition
Et le fait que cette junte militaire n’a pas tenu à respecter ses engagements liés à un retour rapide à l’ordre constitutionnel, prouve qu’il n’a été question de transition en Guinée.
Cela va pourtant à l’encontre de la définition même d’une transition démocratique.
Mais démontre aussi la faiblesse du pouvoir militaire qui est incapable d’être le maître d’œuvre des dispositions transitoires pour la mise en place de nouvelles institutions, et faisant du gouvernement le maître d’œuvre du processus électoral, en ne misant que sur l’exclusion des grands partis politiques guinéens.
Et cette situation met surtout en avant l’incapacité du gouvernement de transition à maîtriser la temporalité de la transition.
Ce gouvernement de transition faussement appelé ainsi dirigé par un Premier ministre figurant qui n’a ni la maîtrise de l’agenda, ni du temps dans le processus de la transition.
4-Mamadi Doumbouya enterre la transition démocratique
Le changement politique en Guinée, en termes de transitologie, ne correspond à aucune des transition connue jusque-là.
Car elle n’a même pas pu aboutir à la décompression autoritaire..
La junte l’a plutôt renforcé en décidant tout simplement d’effacer les partis politiques de la sphère politique guinéenne pour être le seul maître de jeu et imposer aux Guinéens un parti unique, hégémonique, ethniciste, clientélaire dominant.
Elle a donc étouffé toute forme de rapport de force selon qu’il soit situé dans le pouvoir, à l’extérieur du pouvoir, qu’ils appartiennent aux élites et ou aux masses.
La transition guinéenne ne correspond à aucune typologie des transitions jusque-là connues.
C’est juste un alibi sur la forme, une transition politique trompe l’œil.
Le clan despotique de Mamady Doumbouya est animé par une idéologie du nationalisme ethnique assumé.
Cette idéologie est pourtant incompatible à la démocratie puisque fondée sur l’exclusion, la marginalisation, la haine de l’autre et qui se traduit par un rapport de force inégalé, sans aucune place pour les compromis, pour les revendications démocratiques, pour le consensus, le dialogue et l’ouverture.
Pour l’heure, le gouvernement de transition et surtout le gouverneur de la Banque Centrale de Guinée, Karamoko Kaba, impliqué dans des scandales financiers inédits, mais qui malgré tout continue d’occuper ce poste où il ne cesse de montrer ses limites dans la gestion de la crise de liquidités actuelles n’ont aucune solution pour mettre fin à cette crise qui intervient à un moment d’instabilité politique dans le pays.
Des raisons d’ordre économique: Crise de liquidités et croissance économique non soutenue.
La crise de liquidités continue de tenir le pays. En clair, la crise de liquidités ne semble pas se résorber. Les banques primaires font depuis des mois face à une forte baisse des dépôts d’argent dans leurs caisses. Et c’est qui explique d’ailleurs le plafonnement des retraits bancaires qui touche désormais les petits commerçants et les simples particuliers détenteurs de compte bancaires.
Pour rappel « Une crise de liquidité survient lorsqu’une entreprise ou une institution financière manque de liquidités pour honorer ses obligations financières .
Les crises de liquidité peuvent être causées par divers facteurs, notamment de mauvaises décisions de gestion, une perte soudaine de confiance des investisseurs ou un choc économique inattendu».
Cette situation reflète surtout un déséquilibre inquiétant, accentué par la dépendance du pays à ses exportations minières et à une politique monétaire parfois trop souple. Un manque de liquidité à ce niveau peut se transformer en crise systémique si aucune réponse rapide et structurée n’est apportée.
Karamo Kaba propose actuellement une injection excessive de monnaie sur le marché. Or cette mesure ne crée pas de valeur productive, elle génère une inflation persistante qui affaiblit le pouvoir d’achat.
Une croissance non soutenue, limitée à l’exploitation des ressources naturelles pose problème
La notation récente de la croissance économique du pays hissant au sommet avec une projection de 7,20 %.
par le FMI démontre que nous avons à faire une croissance économique non soutenue et qui ne repose donc sur rien du tout.
Car le développement d’un pays, c’est avant tout la satisfaction des besoins essentiels des générations actuelles et futures, en rapport avec les contraintes démographiques (eau, nourriture, éducation, santé, emploi), amélioration de la qualité de vie (services sociaux, logement, culture…), le respect des droits et des libertés de la personne, le renforcement de nouvelles formes d’énergies renouvelables (éolienne, solaire, géothermique)etc.
Les promesses fallacieuses et irrationnelles ne peuvent donc remplacer cela sur fond de changement cosmétiques, tels que la construction d’infrastructures routières, de ponts, dans un pays où l’on fait face à un manque criard de réseau de transport public fiable.
En outre, de tels projets de développement nécessitent des évolutions positives dans les changements structurels d’une zone géographique ou d’une population: démographiques, techniques, industriels, sanitaires, culturels, sociaux…
Il n’y a que ces changements, qui peuvent engendrer l’enrichissement et l’amélioration des conditions de vie des peuples, ainsi que le progrès.
Le projet de développement économique d’un pays associé à la notion du progrès ne peut pas seulement se limiter à l’exploitation des ressources naturelles. Il doit aussi signifier l’encouragement de l’innovation via les recherches, l’éducation, l’accroissement de la sécurité juridique.
Outre mesure, le développement d’un pays doit être axé sur la satisfaction des besoins essentiels des générations actuelles et futures, en rapport avec les contraintes démographiques (eau, nourriture, éducation, santé, emploi), amélioration de la qualité de vie (services sociaux, logement, culture…), le respect des droits et des libertés de la personne, le renforcement de nouvelles formes d’énergies renouvelables (éolienne, solaire, géothermique)etc. Les promesses fallacieuses et irrationnelles ne peuvent donc remplacer cela.
Nous méritons le despote Mamadi Doumbouya!
Il s’agit donc d’un bilan qui en temps réel devrait faire comprendre à Mamadi Doumbouya, au peuple de Guinée, qu’il n’est pas l’homme qu’il faut à la place qu’il faut.
Mais si malgré ce bilan mitigé et surtout insoutenable sur le plan des droits de l’homme, les Guinéens continuent de croire que c’est un despote françafricain dévot de l’ordre mondial qu’il nous faut en Guinée.
C’est sans doute parce que nous méritons nos dirigeants.
Mamadi Doumbouya et son clan devenus oppresseurs reflètent notre niveau de maturité politique, nos engagements civiques et nos choix collectifs.
Alors, qu’il braque le pouvoir le 28 décembre 2025!

