Guinée: Mamadi Doumbouya a fait le choix d’être un autre Blaise Compaoré et il sera débarqué par les fantômes qu’il a formaté.

Le samedi 06 septembre 2025, la Synergie des Forces Vives de Guinée a manifesté de façon grandiose à Paris, Berlin, Bruxelles et Montréal pour dénoncer les dérives de la junte militaire guinéenne et exiger un retour rapide à l’ordre constitutionnel dans le respect strict de la charte de la transition. 

Car la Guinée vit au rythme d’un régime autoritaire sans limite: Fermeture des médias, restrictions des libertés individuelles, interdiction des manifestations, suspension des partis politiques, discours ethnicistes haineux, oppression, déportations des Guinéens de l’Allemagne, tueries, emprisonnement, enlèvement corruption, impunité, telles sont les couleurs du pouvoir du chef de la junte militaire guinéenne Mamadi Doumbouya.

Mamadi Doumbouya, un bon élève issu de la satrapie 

Il a refusé de faire don de sa personne à la Guinée pour atténuer la douleur du peuple. Et il a décidé après son coup d’État militaire du 05 septembre 2021 de replonger la Guinée dans ses travers et dans l’instabilité.

Pire, il a refusé de prendre la voie de la solution de bon sens et de mesure pour sortir la Guinée d’une situation de crise endémique qui n’avait que trop duré.

Dans cette bataille qu’il croit déjà gagnée, il reste sourd à la contestation des Forces Vives de Guinée, aux opposants politiques, en imposant une politique envers tout et contre tout en lieu et place de la solution de bon sens.

Pendant ces quatre ans de règne, il choisit l’inverse du dialogue social et politique. 

En bon élève issu de la satrapie, il veut cliver et affronter et en bout de course payer plus cher l’adoption d’une mesure et solution consensuelle, qui aurait pu initialement être pourtant bénéficiaire pour tous.

Il payera le prix de cette birmanisation 

Une chose est certaine, Mamadi Doumbouya va payer le prix de cette volonté manifeste de birmanisation de la Guinée. 

Certes avec le soutien de l’Etat français, la junte peut continuer d’ignorer les mises en demeure internationales, les condamnations, la rupture des accords financiers, mais elle ne peut pas à la longue échapper à l’ire du peuple. Car Mamadi Doumbouya est peu délibératif, très clivant, souvent instrumentalisé et instrumentalisant. Il suscite non seulement l’ire des élites mais aussi et surtout du bas peuple. 

Ceci dit, toutes les conditions sont réunies pour qu’il termine  comme Blaise Compaoré, car Mamadi Doumbouya, la junte font la sourde oreille et continuent de birmaniser le pays et surtout monopoliser l’Etat et les institutions en plaçant ceux qui lui font allégeance à tous les échelons de l’administration publique. 

Une junte qui abuse de son pouvoir pour faire adhérer à sa cause les anti-putschistes 

Pire, elle use et abuse de son pouvoir pour faire adhérer à sa cause les anti-putschistes en leurs proposant la direction d’entreprises nationales, des postes administratifs juteux, des postes ministériels, des véhicules administratifs, l’argent du contribuable alors que vit au rythme d’une crise de liquidités persistante. 

La junte reprend donc à son compte les mêmes pratiques que son prédécesseur c’est-à-dire celles qui consistent à vouloir acheter les adhésions à l’idée de confiscation du pouvoir par Mamadi Doumbouya avec l’argent du contribuable guinéen. 

Mais le plus alarmant est le fait qu’à travers la répression qui étouffe le pays, le CNRD est en train de s’acheminer vers une stratégie réelle de birmanisation, en comptant sur le soutien de pays voisins tels que la Côte d’Ivoire. 

Et pour légitimer la confiscation du pouvoir, il instrumentalise la tenue d’un référendum pour la validation d’une constitution qui ne ressemble pas et rassemble les Guinéens. 

La Guinée n’a jamais eu un problème de constitution

Le plus grand problème de la Guinée est lié au relents autoritaires extrêmes des tenants du pouvoir, au reniement de l’encadrement juridique, au non respect de la séparation des pouvoirs, à la remise en cause permanente de l’état de droit et surtout la déchéance du contrôle de la constitutionnalité et les élections imparfaites, le fait que de l’indépendance à nos jours le pays soit régi selon la volonté d’élites politiques, économiques et militaires. 

La Guinée est devenue aujourd’hui un pays où les militaires se sont octroyés plus de 50% du budget de l’Etat, où les partis d’opposition ont été interdits et où la justice est assujettie à l’exécutif.

Des images d’une autre Birmanie dont certains traits ne sont pas sans nous rappeler d’autres qui existent déjà en Guinée depuis le putsch du 05 septembre 2021, et qui risquent de s’aggraver dans les jours à venir si la junte ne trouve pas (ou ne met pas) un terme à son pouvoir.

Mamadi Doumbouya sera débarqué par les fantômes qu’il a formaté

À l’allure où vont les choses, le chef de la junte Mamadi Doumbouya sera tôt ou tard débarqué par les fantômes qu’il a formaté. 

L’exemple des événements de ces derniers jours est plus que révélateur du caractère clientéliste, néopatrimonialiste, autoritaire d’un  pouvoir militaire excessif, françafricain et agonisant. 

Ces événements mettent surtout en exergue, le comportement antidémocratique de la junte militaire guinéenne et prouve que la démocratie en Guinée est confisquée par l’armée et l’élite politique autour d’elle. 

Cependant, il est impératif de nous redresser tous ensemble pour une seule ambition:refuser que ce lugubre scénario de troisième mandat ne se réalise.

Le peuple de Guinée conscient et digne ne peut et ne doit se laisser faire. Il ne doit pas se laisser faire du moment où le temps du sursaut ne peut attendre;il est le temps de la vie qu’on ne saurait perdre pour l’ignominie d’un despote. 

La Guinée restera debout; cela ne dépend que de notre volonté; les contorsions et les agitations des fossoyeurs, des faussaires doivent être mises à nu afin que la Guinée ne se laisse abuser des pyromanes de tout bord qui se réfugient derrière des visages de samaritains à la place de leurs tronches hideuses, pour que vive la Guinée éternelle. 

Aïssatou Chérif Baldé 

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