Le chef de la junte militaire guinéenne Mamadi Doumbouya convoque le corps électoral pour la tenue du référendum Constitutionnel le 21 septembre 2025 prochain.
Et le décret convoquant le corps électoral pour la tenue du référendum constitutionnel a été lu hier 04 août à la télévision d’État.
Le décret en question comporte plusieurs articles. En plus de la convocation du corps électoral, il fixe l’heure de l’ouverture des bureaux de vote (7h) et celle de leur fermeture à (18h).
Une transition qui n’en est plus une
Il faut noter que la Guinée se trouve dans un processus de démocratisation atypique où la transition politique est torpillée depuis le putsch militaire françafricain de Mamadi Doumbouya qui a renversé le 05 septembre 2021, le président élu Alpha Condé.
Cette transition politique a cessé d’être une depuis longtemps et elle a cessé aussi de préserver l’aspiration au changement que le discours de Mamadi Doumbouya tenu le 05 septembre 2021 avait tant suscité.
Et cela s’est manifesté lorsque la junte militaire guinéenne a présenté une charte sans une durée connue.
Dès lors, la transition politique est sortie de route de la transition, c’est pourquoi la junte ne s’est pas efforcée à limiter la durée de la transition à une période de deux ans si nécessaire.
Cela leur a permis d’entretenir le flou sur la durée de la transition. Tout en donnant la possibilité aux criminels financiers, aux vassaux des puissances impérialistes et organisations à la solde qui veulent imposer à la Guinée leur modèle, d’atteindre leurs objectifs.
En bientôt quatre ans de règne, la junte prouve qu’elle n’est aussi qu’une assemblée de vassaux des pays occidentaux et multinationales qui spolient nos ressources minières immenses ou de celles qui sont en attente d’obtenir aussi des concessions minières.
Fort du soutien de leurs maîtres, la transition politique peut sortir de la route. Car tout n’est que bricolage, mensonge et le référendum constitutionnel prévu pour le 21 septembre 2025 une chimère.
Et lorsqu’on a été incapable de respecter la charte de la transition politique écrite, il est certain que l’on ne respectera aucune constitution.
Un référendum alibi pour s’assurer d’une fausse légitimité
La junte se sert du référendum pour obtenir une fausse légitimité ; car avec ce référendum, elle prétend se retourner vers le peuple qui est le seul arbitre pour décider de son sort en passant par le référendum qui est la déclinaison la plus significative du respect que l’ on doit au peuple.
Or le référendum est dans ce cas ci organisé tout juste pour faire croire au regard de ses maîtres occidentaux qu’il est respectueux de l’intangibilité de la volonté populaire, manifestation la plus perfectionnée de la démocratie.
C’est la stratégie du luron et du despote, il lui faut l’onction du peuple pour mieux le martyriser et le résultat est pire. Avec cette méthode il détruit et saccage tout sur son passage pour le prétendu bien être du peuple souverain qui l’aurait mandaté.
Ils ne peuvent pas incarner la nouvelle Guinée
Tout n’était que mensonge et Mamadi Doumbouya et le CNRD sont pris en flagrant délit de mensonge. Les hommes politiques membres de son gouvernement de transition aussi.
Les déclarations de ses ministres soutenant son envie de confiscation du pouvoir démontrent à quel point ces gens n’ont jamais appris à dire la vérité. Ils n’ont appris qu’à mentir, trahir le peuple et tuer le peuple.
Ils ne peuvent pas incarner la nouvelle Guinée. Car cette nouvelle Guinée, c’est celle de la politique de la raison et de la vérité, l’héritier des Lumières.
La Guinée qu’ils nous imposent est celle engendrée par les mensonges, la perfidie, la violence, l’oppression, et la pauvreté.
Cela dit, le mensonge en Guinée n’est pas un crime et l’État n’a jamais pris la peine de faire du mensonge en soi un crime.
Alors leur parjure actuelle qui porte sur le non respect de la charte de la transition qui stipule dans son article 45 qu’aucun membre du CNRD et de son gouvernement ne devraient être candidats aux élections présidentielles prochaines ne fera l’objet d’aucune poursuite judiciaire.
Et les préjudices qu’ils créent, voire les fraudes qu’ils couvrent ne seront pas non plus poursuivis, malgré qu’ils mentent comme un arracheur de dents.
Or notre pays a besoin de la vérité pour exister.
Alors pourquoi doit-on participer à un référendum qui ouvre la voie à une nouvelle dictature fondée sur le nationalisme ethnique, le pillage, la médiocrité, les inégalités sociales ?
Donc il est impératif de nous redresser tous ensemble pour une seule ambition:refuser que ce lugubre scénario de référendum ne se réalise, tout en boycottant le vote prévu pour le 21 septembre 2025.
Aissatou Cherif Balde