Guinée: Le tourisme médical des cadres guinéens, un scandale qui doit cesser. (Par Aissatou Cherif Baldé-Diallo).

Les acteurs étatiques guinéens au pouvoir se livrent depuis des années au tourisme médical, pendant ce temps nos hôpitaux publics sont devenus des mouroirs. 

Le cas d’’hospitalisation ou de visite médicale des membres du gouvernement de transition, des membres du CNRD en Allemagne, en France en Belgique, en Turquie est une illustration parfaite de cet état de fait. 

.Et la liste des ministres guinéens égoïstes, sous-performants, corrompus et corrupteurs qui « s’exportent » et se font soigner à l’étranger avec les fonds publics ne cesse d’augmenter. 

Pendant ce temps, les structures sanitaires du pays sont sous-équipées, délabrées et certains blocs opératoires surtout à l’intérieur du pays manquent de tout. 

Et cette minorité régnante, kleptocrate, continue sous le regard complaisant du peuple à se livrer au tourisme médical pour se faire soigner dans les pays occidentaux ou en Afrique du nord, alors que nos hôpitaux publics, dont ils ont la charge de rendre performant, accessible à tout guinéen continuent d’être des mouroirs. 

Pour ces gens là vie du guinéen ne compte pas. Ils refusent manifestement le développement pour pérenniser la pauvreté des peuples. Et ils demeurent les seuls profiteurs du système. 

Car encore aujourd’hui les femmes guinéennes meurent tous les jours en donnant naissance à la vie. Les décès périnataux ne font qu’augmenter. 

Et nombreux sont ces enfants qui meurent de malnutrition, de paludisme et tant d’autres maladies, puisqu’ils n’ont pas accès à un système de santé sécurisé et compétitif. 

Nous avons aussi ces nombreux pauvres personnes qui sont rejetées par les hôpitaux publics parce qu’ils ne peuvent pas payer les frais de prise en charge exorbitants dans les hôpitaux et centre de santé publics. 

On assiste aujourd’hui dans beaucoup d’hôpitaux publics et centre de santé à un manque criard de médicaments et d’équipements. 

Or depuis l’apparition d’ebola en 2014 en Guinée, des milliers de nos francs ont été décaissés pour rendre le système sanitaire guinéen performant.

Une prise en charge coûteuse 

Sauf que ces sommes ont été détournées par des cadres tels que Bogola Haba, puisqu’ils peuvent eux avec l’argent du contribuable guinéen se livrer au tourisme médical. 

En plus, la prise en charge des frais de santé accordée à ces ministres et cadres guinéens est excessivement coûteuse au contribuable guinéen. 

Une facture salée payée par le contribuable guinéen à qui on prive de façon délibérée le droit d’avoir accès aux soins et prises en charge d’un l’État doté d’une âme. 

Car après la Suisse, les pays d’Europe où les soins médicaux affichent les coûts les plus élevés sont la Norvège et l’Allemagne. Les dépenses liées à la santé s’élevaient en moyenne à près de 6 000 € par an et par habitant en 2019 pour les personnes ayant une assurance maladie. 

L’ancien ministre de la Justice Charles Wright était pourtant en Allemagne pour ses soins médicaux, sans oublier les autres cadres tapis dans l’ombre qui viennent en Allemagne aussi dans le cadre d’un tourisme médical ‘

Pour preuve, en Allemagne, une consultation chez un généraliste coûte environ 75 euros pour les non-résidents.

Selon le site d’information Spiegel-Online les frais d’hospitalisation pour une personne sans assurance maladie peuvent coûter jusqu’à 22000 euros et dans cette somme le coût de l’opération n’y est pas inclus. 

En moyenne les  frais d’exploitation par heure au bloc opératoire peuvent coûter à peu près 1500 Euros. 

Un tourisme médical soutenu par l’État qui freine la révolution de la santé publique 

Ce tourisme médical voulu, soutenu par l’État guinéen, coûte sans doute très cher au Trésor public. Car les  sommes décaissées comportent les frais de transport, l’hospitalisation y compris la nourriture, en plus de la prise en charge médicale. 

Et lorsqu’il s’agit d’une haute autorité, la somme sera presque doublée. 

Pourtant ces fonds dépensés chaque année pour soigner les hauts fonctionnaires d’Etat à l‘étranger pourraient permettre de construire plusieurs hôpitaux, des centres de santé, acheter des équipements de dernière génération et investir dans la formation continue du personnel de la santé. 

Doit-on donc rester indifférents face à une telle pratique nuisible qui freine le développement de la santé publique ? 

Il est temps donc d’agir à partir de nos pays d’accueil pour changer les choses.

Les citoyens africains et guinéens doivent commencer à condamner le tourisme médical politique. Car cette pratique est monnaie courante dans la plupart des pays africains. Et en tête de liste se trouve le Nigeria qui dépense plus de 2 milliards de dollars par an pour le tourisme médical. 

Nous devons également faire pression pour que des régulations soient mises en place en Allemagne par exemple afin de freiner cette pratique. 

Car les voyages médicaux financés par les contribuables guinéens devraient être interdits et des critères devraient être établis précisant les maladies pouvant être couvertes par les fonds publics. 

Au lieu d’investir des milliards de nos francs pour encourager le tourisme médical des dirigeants et hauts cadres guinéens, il faut impérativement investir dans le système sanitaire en Guinée .

Ces dénonciations sont d’une impérieuse nécessité 

Certes pour des adeptes du pouvoir des pires à l’image de la junte au pouvoir, relever les échecs de nos Gouvernants dans les secteurs suivants: l’éradication de la pauvreté, l’insécurité, sous-emploi, chômage, système de santé défaillant, éducation nationale émiettée, moyen de transport public inexistant, logement inaccessible, logement sociaux inexistant, persécution de la société civile et des partis politiques, crises politiques, immigration mortelle, incivisme, ethnicité, corruption, division, injustice, impunité, transhumance politique, dépendance économique, manque d’eau, d’électricité, l’auto-infantilisation ne doivent pas être une priorité absolue de l’État guinéen. 

Mais il est grand temps que cette génération objectivement privée d’avenir commence à travailler à l’effondrement de ce système néopatrimonial et à l’avènement d’une Guinée large, forte et digne. 

Car soutenir un tel pouvoir, c’est surtout servir en somme de paravent au refus du progrès et permettre à la Guinée de sombrer définitivement.

Ce genre de pouvoir ne mérite pas de soutien puisqu’il ne s’engraisse que dans l’infamie. 

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