Gabon: Visite d’Emmanuel Macron au Gabon où une Françafrique qui ne veut pas mourir (Par Aissatou Cherif). 

Le président français Emmanuel Macron est arrivé dimanche 23 novembre à Libreville, après la dernière session du G20 qui s’est tenue cette semaine à Johannesburg, en Afrique du Sud. 

Il s’est entretenu en fin d’après-midi avec le président gabonais Brice Clotaire Oligui Nguema, pour la première visite du président français au Gabon depuis l’arrivée au pouvoir du putschiste françafricain qui a fait le choix du parjure et de la défiguration de la démocratie pour confisquer le pouvoir en refusant de respecter son serment. 

Ce coup d’État militaire soutenu par Emmanuel Macron, il a sans surprise affiché sa volonté d’accompagner selon lui la transition et de relancer la relation autour de nouvelles priorités : économie (avec une délégation d’affaires et une convention sur la modernisation du Transgabonais), environnement (création d’une école de lutte contre la criminalité environnementale) et jeunesse/culture, avec l’inauguration lundi du nouvel institut français du Gabon. Libreville insiste de son côté sur la souveraineté et une coopération « respectueuse et équilibrée ».

Une visite d’Etat pour réorganiser le système françafricain 

Mais nous savons aussi qu’il vient en Afrique notamment au Gabon pour réorienter, réorganiser son instrument d’asservissement et de soumission du continent africain qui est la françafrique. 

Car la crise qui oppose la France aux pays membres de l’AES (Mali, Burkina Faso et le Niger) depuis que les putschistes ont pris le pouvoir dans ces trois pays de l’Afrique de l’ouest et l’attitude néocolonialiste du président français a provoqué l’indignation des peuples africains et maliens.

Cette crise a surtout révélé à l’opinion publique africaine, le double langage du président français prompt à soutenir des coups d’États militaires au Tchad, au Gabon, en Guinée, des pouvoirs dynastiques, autoritaires au Togo, des putschs constitutionnels et ses victimes au Bénin, en Côte d’Ivoire, au Congo-Brazzaville, au Cameroun, mais se fait passer en  donneur leçon au Mali, au Burkina-Faso et le Niger. 

Cette attitude de la France a poussé les mouvements anti-impérialistes,  la diaspora africaine  de partout dans le monde à se solidariser avec les pays membres de l’AES. 

Pour la jeunesse africaine, les présidents de cette nouvelle Alliance de ces trois pays sahéliens, confrontés à un problème d’insécurité dû à des groupes terroristes qui y sèment la terreur, sont devenus des figures emblématiques dans la lutte pour l’autodétermination des peuples africains. 

Emmanuel Macron est donc présent sur le continent parce qu’il a dû réaliser que la France est en train de perdre ses intérêts traditionnels dans son pré-carré africain au profit d’autres États. 

On peut à juste titre citer la Chine, le Brésil, l’Inde, la Russie. Mais parfois aussi au profit même d’autres États européens comme l’Allemagne, qui est aujourd’hui le premier exportateur européen vers l’Afrique. 

Ceci dit, la visite du président français Emmanuel Macron au Gabon, n’a en premier lieu pour objectif que de renforcer les anciennes méthodes malsaines. 

Du côté de l’Élysée, il leur faut désormais une politique africaine centrée prioritairement sur la défense des intérêts de la France sur le continent qui signifie le soutien aux dictateurs et à la fabrication de nouveaux laquais comme les putschistes M Nguema du Gabon et  Doumbouya de la Guinée qui est sur le point de suivre les pas de son ami et homologué gabonais. 

Pour Emmanuel Macron, premier garant du système de domination dénommé  « françafrique » et soutien des dictatures sur le continent (Guinée, Gabon, Congo-Brazzaville, Cameroun, Côte d’Ivoire), pourtant comptables de tueries, de corruption, de la défiguration de la démocratie, de perte de revenus, de l’immigration mortelle, de la création des Républiques héréditaires comme c’est le cas au Togo, maintenant au Tchad, la déclaration universelle des droits de l’homme existant depuis plus de 70 ans ans n’est valable que  » pour eux  les « civilisés » qui évitent la guerre chez eux et se serrent les coudes dans la mise au pas des « barbares“.

Mais les temps ont changé ! 

La jeunesse consciente en Afrique, en Guinée et partout dans le monde ne croit plus au messianisme de la France sur le destin de l’Afrique. 

Pour cette jeunesse active, consciente, les anciens colonisateurs ne sont pas des puissances tutélaires éternelles dont l’opinion sur ce que nous sommes, ce que nous faisons et où nous allons est vitale.

La France doit comprendre qu’elle n’est pas chez elle sur le continent africain. 

Ni Mamadi Doumbouya, ni Brice Oligui Nguema ne peuvent inverser cette donne. 

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