Guinée: 67 ans d’indépendance quel bilan pour la femme gguinéenne ? (Par Aissatou Cherif)

Mon pays la Guinée souffle aujourd’hui 2 octobre ses 67 ans d’indépendance, c’est-à-dire la fin du colonialisme, et  de l’impérialisme: Le début d’une ère nouvelle, celle de la  liberté et la dignité restaurée de tout un peuple.

La Guinée, qui dans sa lutte pour l’indépendance fut marquée par le rôle intrinsèque et le sang des héroïnes emblématiques comme M’balia Camara, Hadja Mafory Bangoura, refuse de reconnaître le rôle primordial de la femme guinéenne dans le processus de formation et de stabilité de notre chère nation.

Le pays se trouve après 67 ans d’indépendances à la croisée des chemins et on parle encore de la refondation de l’État.

Et malgré que le peuple de Guinée ait refusé le calme honteux d’un joug doré, préférant la garde soucieuse d’une fière indépendance, ce peuple surtout la femme guinéenne ne jouit toujours pas pleinement de son indépendance.  

Un bilan mitigé pour la femme 

Après 67 ans d’indépendance, le bilan pour la femme guinéenne reste mitigé, car l’État guinéen n’a toujours pas compris que la femme demeure un pilier de développement économique et social pour toute société qui se veut futuriste.

Les pesanteurs socioculturelles auxquelles les femmes sont confrontées en Guinée deviennent de plus en plus ancrées dans la société guinéenne. 

Et les inégalités, les injustices telles que les violences conjugales, les discriminations, la misogynie et les préjugés vis à vis de la femme guinéenne ne font que s’aggraver. 

Une situation qui entraîne l’absence de la femme guinéenne aux postes de responsabilités même dans les partis politiques où elles n’occupent que des rôles récréatifs. 

Nous avons pourtant de plus en plus de femmes cadres, mais à des postes de responsabilité reste verrouillée pour elles. 

Empêchant la création d’un environnement propice pour lutter contre elles, afin de favoriser l’ indépendance et l’épanouissement de la femme guinéenne. 

Malgré 67 ans d’indépendance, l’État guinéen n’arrive toujours pas à rétablir les fondements de la famille, restaurer la valeur de l’enfant, alléger la penibilité de la vie de la femme, lui reconnaître sa dignité en systématisant sa scolarisation en améliorant ses conditions de travail et en valorisant son rôle de mère et son statut de femme et de citoyenne.  

Les hommes  guinéens connus pour leurs hostilités vis-à-vis de tout ce qui est loi, égalité du genre, la justice, la solidarité font tout pour empêcher l’émergence et l’épanouissement de la femme guinéenne.

Une situation moins étonnante car l’Etat appelé à jouer ce rôle est défaillant et reste géré par des hommes aux idées rétrogrades, misogynes et pleins de préjugés à l’égard de la femme guinéenne, et sans aucun respect pour la vie de la femme.

L’émergence d’une société égalitaire est primordiale

Or, l’émergence d’une société égalitaire en Guinée est primordiale. Elle ne peut se faire sans un changement de mentalité. 

Et la seule façon de changer les mentalités et les comportements est d’effectuer un travail d’éducation sur le terrain tout en ciblant les jeunes, pour leur montrer dès l’école ce que sont les relations égalitaires.

Ceci est d’une impérieuse nécessité. Et la réaction de beaucoup de jeunes hommes sur mes prises de position prouvent sciemment qu’ils sont aussi pleins de préjugés ont besoin de ce genre de cours pour comprendre qu’il n’y a pas de thème tabous pour les femmes. 

Car les hommes guinéens doivent comprendre que de nos jours un homme ne peut  pas prétendre exercer le pouvoir, notamment sur les femmes, par le seul fait d’être du sexe masculin, et sans aucun bagage, intellectuel, culturel, politique et surtout sans aucune utilité pour la société. 

Mesdames guinéennes, la route pour les changements de normes et des rôles de genre calqués sur nos réalités est longue et prend certes du temps comme ce fût le cas en Europe , mais est faisable »,. C’est surtout une question de volonté politique et d’engagement. 

L’indépendance ne s’acquiert pas sur un plateau doré mais s’arrache . 

Prenons l’exemple sur nos héroïnes nationales Hadja M’mah Fory Bangoura. 

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