Guinée: Amara Camara, Morisandan Kouyaté, symbole d’une diplomatie et relation extérieure déboussolée de l’intérieur. (Par Aissatou Cherif Baldé-Diallo)

La 80e session de l’Assemblée générale des Nations unies se tient du 22 au 29 septembre 2025 à New York, siège de l’ONU. C’est un grand rendez-vous diplomatique mondial, une semaine de haut niveau de l’Assemblée générale des Nations unies (AGNU) qui se tient au siège de l’organisation. 

Et c’est Amara Camara, cet autre soldatesque devenu le toutou du chef de la junte militaire Mamady Doumbouya qui est chargé de diriger la délégation guinéenne à l’ONU accompagné d’un ministre des affaires étrangères et des guinéens de l’étranger Morisandan Kouyaté, sans élan et tact. 

Une situation qui nous amène à nous interroger sur la diplomatie de ce pays malmenée depuis plusieurs années de l’intérieur. 

Une diplomatie inaudible et déboussolée 

Cependant, il faut noter qu’elle est depuis quatre ans devenue inaudible, inefficace, déboussolée et desordans la sous-région ouest-africaine, en Afrique et dans le monde. 

Une faute imputable au régime militaire et son chef de la diplomatie qui mène depuis septembre 2021 une politique étrangère des réseaux sociaux, médiatique et peu soucieuse du court et long terme. 

Oute mesure, Il faut être une nation sans État, pour croire que dans un environnement multipolaire où apparaissent de nouveaux et puissants acteurs, c’est un kakistocrate comme Amara Camara ou Morisandan Kouyaté qui vont aider la Guinée à se forger des marqueurs nécessaires de sa politique étrangère et de sa diplomatie. 

Des relations extérieures inefficaces et depuis toujours 

La diplomatie guinéenne bilatérale ou multilatérale, le pays n’en tire pas réellement profit. 

Et c’est pourquoi, malgré des relations extérieures de plusieurs décennies qu’entretient ce pays avec des grandes nations comme la Russie, elle n’a pas d’électricité, dont l’absence pénalise les citoyens et compromet toute industrialisation et espoir de progrès socio-économique. 

Pourtant la Russie est classée numéro un mondial dans le secteur de l’énergie. 

Le fait que l’État guinéen soit incapable après  six décennies de relations bilatérales avec la Russie de les mettre à profit pour régler les problèmes liés à l’électrification du pays est une preuve alarmante de l’échec de la diplomatie bilatérale des différents régimes de ce pays. 

Une diplomatie assombrie de l’intérieur 

Depuis l’arrivée de la junte militaire au pouvoir, ce secteur à l’image des autres s’est plutôt émietté ou voire même assombri. 

En effet, lorsqu’on tente  d’analyser le résultat du régime militaire guinéen par rapport à sa politique étrangère ou sa diplomatie, on se rend très vite compte de son échec cuisant dans ces deux secteurs clés indispensables pour la survie de chaque nation. 

Que ce soit les choix stratégiques et politiques en matière de relations extérieures ou encore sur le plan de la diplomatie qui repose sur la mise en oeuvre de la politique étrangère par l’intermédiaire des diplomates, notamment les ambassadeurs, ces secteurs évoluent plus que jamais entre  médiocrité, corruption, favoritisme, clientélisme et cooptation. 

« La diplomatie sert aux Etats à entretenir des relations pacifiques ». 

La sauvegarde des intérêts nationaux constitue l’une de ses grandes missions. Les liens politiques, économiques, culturels ou scientifiques peuvent en outre en relever, tout comme les efforts collectifs de défense des droits de l’homme ou de règlement pacifique des différends ».

Ceci dit, les liens économiques avec un État comme la Russie, l’Allemagne ou encore avec la Chine devraient donc permettre à l’État guinéen de faciliter l’électrification du pays. 

Mais la diplomatie guinéenne, faute de personnes compétentes  avec une très bonne maîtrise des principes de la diplomatie, et dans les ambassades restent tout simplement inefficaces. 

Que ce soit sur le plan des relations bilatérales ou encore multilatérales, les diplomates guinéens surtout ceux qui sont nommés par le régime militaire actuel peinent à 

favoriser les intérêts géostratégiques, politiques et économiques de la Guinée. 

Ils ne font rien d’autre que d’assister à des cocktails, à des cérémonies de fêtes, en tant qu’invités ou en tant qu’organisateurs ou s’exposer de façon ostentatoire sur les réseaux sociaux. 

Une situation normale pour un pays où l’ordre des choses est fortement perturbé. 

Car si ailleurs pour être diplomate, il te te faut après des études supérieures passer des concours extrêmement difficiles et que les effectifs admis sont très réduits. 

Une diplomatie engloutie par un heritage empoisoné 

En Guinée, il suffit d’appartenir au clan des népotistes qui choisissent comme critère de nomination la médiocrité, le favoritisme et l’ethnicité. Un héritage empoisonné du régime du PDG-RDA repris aujourd’hui par la junte militaire. 

Et c’est d’ailleurs pour toutes ces raisons que la Guinée malgré qu’elle figure sur la liste des 12 pays africains retenus en 2017 par le gouvernement fédéral allemand dans le cadre de son initiative “Compact with Africa”, elle n’a jusqu’ici pas eu droit à un  partenariat privilégié avec l’Allemagne, comme c’est le cas d’ailleurs avec le Ghana, le Rwanda. 

À part le fait que l’Allemagne exploite aujourd’hui les mines de bauxite de Sangarédi dans la région de Boké, aucun autre projet d’une grande envergure n’a pu être réalisé avec les investisseurs privés allemands et l’État allemand. 

L’essence de la diplomatie n’a pas changé 

Or l’essence de la diplomatie n’a pas changé. Elle se résume en quatre

fonctions distinctes: observer, négocier, représenter et vendre.

Sauf qu’àvec des piètres figures comme Amara Camara, Morisandan Kouyaté, la diplomatie guinéenne ne peut avoir cette essence. 

Elle n’a d’ailleurs jamais pu jouer pleinement ce rôle.. 

À part des slogans stériles, creux et vides de sens, la diplomatie guinéenne a toujours été à l’image de ses dirigeants absurdes, amorphes et atteints de la maladie du pouvoir. 

Avec la junte, notre diplomatie et relation extérieure reposent désormais sur une politique étrangère dont les actions diplomatiques c’est-à-dire négociations, accords sont menés par dans le but de servir et de promouvoir les intérêts des puissances dominantes. 

Le discours tenu par Morisandan Kouyaté le mois dernier face à ses homologues de la Commission de l’Union européenne où il expliquait avec  tâtonnement, divagations la position de la junte sur l’immigration clandestine le confirme. 

Le chef de la diplomatie a démontré dans son discours qui a sans doute fuité et  indigné  l’opinion publique africaine et guinéenne, qu’il était un adepte du langage polarisant, déshumanisant l’immigré africain et guinéen. 

Incapables à tout faire, ils versent dans des contradictions et dans une politique de l’autruche et de l’auto-infantilisation qui font des ravages.

C’est pourquoi Amara Camara est présent à la 80e session de l’Assemblée générale des Nations unies. 

Aïssatou Chérif Baldé 

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