Guinée:Manéah, une tragédie de trop avec un mutisme habituel d’un chef de la junte indifférent. (Par Aissatou Cherif Balde) 

La tragédie de Manéah dans la préfecture de Coyah en Guinée où au moins 15 personnes ont perdu la vie suite à un glissement de terrain, dans la nuit de mercredi à jeudi 21 août 2025 n’ont pas emmené le chef de la junte militaire Mamadi Doumbouya à faire preuve de compassion. 

Il est resté fidèle à son silence glacial, à son indifférence habituelle face à ces tragédies humaines que connaît le pays de façon récurrente depuis son putsch militaire françafricain du 05 septembre 2021. 

Les images de ce drame humain dû au laxisme de l’État guinéen, plus précisément au ministère de l’urbanisme et de l’habitat, au ministère de l’environnement, au ministère des travaux publics  sont insoutenables. 

Il s’agit des habitants qui ont perdu leurs femmes et enfants, leurs maisons et d’autres restés sous les décombres, abandonnés, introuvables. 

Et ils ne seront donc plus jamais retrouvés pour bénéficier d’un enterrement digne de ce nom. 

Sous peu, le ministère de l’habitat et de l’urbanisme regorgeant les agents de l’État les plus criminels et corrompus vont continuer à revendre les terrains de ces endroits à haut risque, comme si rien n’était. 

La vie du Guinéen ne compte pas

Nous sommes en Guinée, ce pays où la vie du Guinéen ne compte pas et ne vaut pas plus que le pet d’un lapin. 

Dans de pareil cas, aucun jour de deuil national, aucune prise de parole du chef de la junte Mamadi, aucun geste d’empathie officielle. 

Pendant que les familles endeuillées pleurent, la télévision nationale s’adonne à des programmes de variétés telle que la réception du nouveau patron de la multinationale Rio Tinto en charge du pillage de nos ressources minières immenses sans aucune retombée positive pour le peuple et surtout de louanges ridicules au chef de la junte sur fond d’une démagogie toute boueuse, comme si le pays ne vient pas perdre ses enfants dans la douleur et le silence.

Déjà juste avant la publication de cet article, nous avons appris que le marché public de Coyah connaissait un incendie très grave. Là aussi, il n’y aura ni réactions, ni actions. 

Ce mutisme de Mamadi Doumbouya n’est pas un oubli: c’est un choix politique assumé

En refusant de compatir publiquement, d’être au chevet des familles des victimes, de tenir un discours apaisant, rassurant, annonçant des mesures concrètes contre les responsables de cette tragédie, notamment les agents du ministère de l’urbanisme et de l’habitat, Mamadi Doumbouya confirme une posture dangereusement cynique. 

C’est une façon de rappeler que le pouvoir préfère l’impunité à la justice, la force, l’excès, la terreur à l’humanité,à la solidarité et le jeu de théâtre, la démagogie, la perfidie à la vérité. 

Sous ce régime, la mort de civils innocents, même en masse, comme le drame de N’Zérékoré, l’incendie du dépôt de carburant de Kaloum, le glissement à Manéah, les inondations ne méritent ni minute de silence, ni un deuil national. 

C’est juste, une tragédie de trop, accueillie par une indifférence de plus et rien d’autre. 

Par contre la Mamaya de Kankan mérite plusieurs jours chômés et payés, car pour la nouvelle caste des jouisseurs l’argent du contribuable guinéen ne sert qu’à du faire-valoir, du faux-semblant, de la distraction et de la démagogie. 

En bons rôtisseurs, usuriers négriers, imposés au peuple de Guinée par le système-monde, ils n’ont pour projet que l’organisation du pillage systématique et systémique des ressources minières et l’appauvrissement du peuple pour mieux le contrôler, ceux pourquoi d’ailleurs, le putsch militaire françafricain du 05 septembre 2021 a été planifié de l’extérieur. 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *