Mamadi Doumbouya: un putschiste françafricain aux calculs cyniques et risqués. (Par Aissatou Cherif Baldé).

Mamadi Doumbouya: un putschiste françafricain aux calculs cyniques et risqués.

C’est un président qui compte désormais se maintenir au pouvoir par le vide serial. Il aura contribué plus que tout chef d’Etat avant lui à la normalisation du discours populiste, démagogique. 

Et il aura surtout favorisé le retour de la Guinée, dans le giron de la françafrique et la propulsion des tonneaux vides au sommet de l’État sur fond de démystification de la fonction des agents de l’Etat. 

Son silence assourdissant face aux tragédies que connaisse le pays, à l’image des inondations qui secouent actuellement Conakry, avec plus de 17 victimes dont une femme enceinte, on aura compris que pour lui, la vie du Guinéen ne vaut pas plus que le pet d’un lapin. 

Juste après avoir procédé au réajustement de son gouvernement de transition, son ministre des affaires étrangères et des guinéens de l’étranger, Morisandan Kouyaté a lancé un message clair à l’endroit de tous les membres du gouvernement de transition. Il leur a rappelé leur redevabilité vis-à -vis de leur patron Mamadi Doumbouya afin de permettre à ce dernier de confisquer leur pouvoir de terreur et torpiller la transition. 

Sans doute, nous allons tout droit vers la confiscation du pouvoir par Mamadi Doumbouya. 

Déjà, dès son putsch militaire, il a compris que pour que sa transition politique arrive à prendre une allure de mandat, il lui faut jouer sur la carte du divisionnisme, de l’ethnicité.

Et il a réussi son pari, puisque les extrémistes nostalgiques du PDG-RDA, tels que Morisandan Kouyaté, Madifing Diané avec une envie d’imposer aux guinéens comme un président à vie sur fond d’un nationalisme ethnique sont ceux qui dictent les règles de jeux aujourd’hui en Guinée.

Mamadi Doumbouya et son entourage sont donc dans l’esprit du fantasme, complotiste d’un groupe occulte restreint qui se veut « alternatif » agissant dans l’ombre pour accomplir un but machiavélique.

Ces théories du complot familières à ce clan ont toujours remis au goût des discours d’inspiration ethnicistes, divisionnistes leurs donnant ainsi une coloration moderne dangereuse.

Sur fond de haine d’une grande majorité des guinéens, surtout la communauté Foutanké, elles sont sous entendues par une idéologie réactionnaire qui se nourrit des problèmes sociopolitiques guinéens.

Et cette situation ne doit pas changer, car en bon conspirationnistes, ils en tirent gratification sociale et financière.

Une partie du peuple, toute ethnie et toute classe sociale confondue observe, soutient,  faussement affectées la Guinée qu’on abat ; et écrivent d’un air las et dédaigneux, des pages d’une histoire de la nation guinéenne, très sombre. 

Pire encore au sein de ce clan existent ceux qui veulent être la carte juridique des pouvoirs impérialistes occidentaux.

Mamadi Doumbouya, sa femme Lauriane Doumbouya et Djiba Diakité détiennent la carte juridique de la Françafrique. 

Et tout porte à croire que  Doumbouya est un laquais de l’impérialisme mélanophobe français.

Donc pas besoin de s’indigner face aux exactions inhumaines de ce clan. 

Car il est juste en train de suivre le chemin tracé par ses prédécesseurs.

Pourquoi d’ailleurs s’indigner, du moment où en dépit de tout, son clan continue de prospérer, malgré qu’il soit affligeant, incompréhensible et injuste ? 

Beaucoup ont fait le choix de l’apathie, de tolérer l’inacceptable et de se mouvoir dans un oubli amnésique.

Pire, le peuple ou du moins une grande partie du peuple est ainsi prêt au nom de l’ethnisme politique, à cause des avantages sociaux, des décrets qui pleuvent sans cesse à recycler tous les bourreaux d’hier et toute cette élite corrompue et corruptible. 

En Guinée, le peuple donne du sang vierge à tout ce qui a trait au mensonge, perfidie, manipulation, division.

Alors, des Mamadi Doumbouya, on en aura toujours en  Guinée.

En attendant le réveil, le putschiste Doumbouya aura donc réussi son pari, celui d’une dédiabolisation aussi rassurante de la répression, du mépris du peuple et de l’indifférence de son pouvoir face aux drames que subissent les Guinéens. 

Incendie, noyade, bousculade, déportation, détournement des deniers publics, qu’importe! 

Votre vie, notre vie ne compte pas ! 

Sa redevabilité, il la doit à ses maîtres qui contrôlent désormais la Guinée. 

AISSATOU CHERIF BALDE

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