L’arrestation de trois artistes maliennes pour faits d’injures publiques et atteintes aux mœurs doit servir d’exemple aux autorités guinéennes.

C’est la première fois que l’on assiste à l’arrestation de trois chanteuses maliennes qui sont de véritables stars du pays et de la sous-région ouest-africaine. 

L’interpellation, ce mardi 22 juillet 2025 de ces trois artistes chanteuses à Bamako qui ont été placées sous mandat de dépôt est à la une de tous les médias maliens aujourd’hui. Et il s’agit notamment de Babani Koné, Mariam Bah Lagaré et Binguini Bagakha. 

Elles sont poursuivies par le Procureur du Pôle national anti-cybercriminalité pour “injures réciproques” et “atteinte aux mœurs”. Le jugement des accusées est prévu le 4 septembre 2025 dans la capitale malienne. 

Il faut noter que ces trois stars maliennes et leurs fans se livrent depuis des mois à des proférations d’injures publiques sur les réseaux sociaux. 

Les autorités guinéennes devraient s’en inspirer aussi 

Car les injures publiques des fans de plusieurs stars guinéennes ou encore des soutiens de la junte sur les réseaux sociaux sont devenus une norme en Guinée. 

Les injures publiques sur fond de haine ethniciste et xénophobie sur les réseaux sociaux contrairement aux autorités maliennes sont soutenues et tolérées par la junte militaire guinéenne. 

Nous faisons depuis bientôt dix  ans face aux injures  sur fond de haine, de communautarisme et de xénophobie entre les guinéens sur les réseaux sociaux. 

Les expressions outrageantes et des termes de mépris sont devenus le quotidien de beaucoup de jeunes instrumentalisés par la classe dirigeante, les opposants politiques d’une part et d’autre part par les artistes. 

Les auteurs sont pour la plupart récidivistes et protégés parfois au plus haut sommet de l’Etat guinéen. 

Or dans ce pays fort de plusieurs peuples différents, où l’identité ethnique prime encore sur l’identité nationale, tout incident peut déboucher sur des violences interethniques. 

Mais l’État n’y prête pas attention. 

Ces dérives démontrent l’urgence 

Ces dérives démontrent pourtant l’urgence d’un débat franc sur la protection des droits numériques des guinéens par le pouvoir judiciaire, gardien des libertés fondamentales. 

Car ça incite à la xénophobie, à la haine ethniciste, à la dépravation de notre société sous toutes ses formes depuis des années sur les réseaux sociaux. 

Il appartient aux autorités guinéennes de s’adapter aux réseaux sociaux qui constituent un contre-pouvoir. 

Alors il faut faire comprendre aux utilisateurs des réseaux sociaux que notre société est régie par des règles. 

La liberté d’expression et d’opinion à ses limites. Et ils doivent s’y conformer. Elle ne signifie pas libertinage.

Est-il normal de dire ou d’écrire ou de dire des monstruosités via les réseaux sociaux ?  

Le code pénal guinéen n’est t-il pas clair là dessus ? 

Certes, il faut appliquer la loi avec discernement pour éviter de museler ceux qui sont d’une opinion qui ne convient pas aux autorités guinéennes. 

Mais il faut tout de même agir. Car trop c’est trop. 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *