Guinée: ces décrets de Mamadi Doumbouya qui révèlent le caractère éthnique et hégémonique de son pouvoir.

Dans un décret publié dans la soirée de ce mercredi 9 juillet 2025 à la télévision nationale, le chef la junte Mamadi Doumbouya, a procédé à la nomination des membres du Conseil d’Administration de l’Agence Nationale de Financement des Collectivités Locales (ANAFIC). 

Ce sont :

1- Président : Ahmed Karifa Diawara, Directeur Général du Budget

Membres :

2- M. Ousmane Sacko, Directeur général des collectivités locales au ministère de l’Administration du territoire et de la décentralisation;

3- M. Aboubacar Kourouma, Secrétaire général du Ministère des Mines et de la Géologie;

4-M. Thierno Amadou Bah, Secrétaire général du Ministère du Budget;

5-M. Mamadou Kobélé Keita, Administrateur adjoint de l’agence des dépôts du Trésor au Ministère de l’Economie et des Finances;

6-Dre Fatoumata Damaro, cheffe de section à la direction nationale de la santé communautaire au Ministère de la Santé et de l’Hygiène Publique;

6= Dre Fatoumata Damaro, cheffe de section à la direction nationale de la santé communautaire au Ministère de la Santé et de l’Hygiène Publique;

7- M. Akoi Guilavogui, Directeur national de l’Enfance au Ministère de la Promotion féminine, de l’Enfance et des Personnes Vulnérables;

8- M.  Ibrahima Kalil Touré, Directeur général adjoint du service national des infrastructures et des équipements scolaires au Ministère de l’Enseignement Pré-universitaire et de l’Alphabétisation;

9- M.  Badara Aliou Cheick Koné, président de la délégation spéciale de la commune urbaine de Matam;

10- M. Mamadou Aliou Chérif, président de la délégation spéciale de la commune urbaine de Télimélé;

11- M. Ousmane Kourouma, président de la délégation spéciale de la commune rurale de Sabadou-Baranama.

Ces décrets sont la preuve d’un malaise profond d’un État guinéen quasi inexistant

Ce malaise se fait ressentir un peu partout dans le pays, car beaucoup de Guinéens se sentent aujourd’hui exclus, marginalisés dans la gestion des affaires de l’État. Les voix s’élèvent surtout sur les réseaux sociaux pour dénoncer le caractère facho-ethnique du pouvoir de l’ancien légionnaire français. Car Mamadi Doumbouya et le CNRD sont des adeptes du divisionnisme et de l’ethnicité qui sont pourtant un héritage du système colonial que la plupart des valets occidentaux reprennent pour mieux asseoir leur pouvoir. 

Il faut noter que plus le peuple est divisé, plus la lutte pour la mise en place d’un État respectable, unitaire, démocratique devient compliqué et voire même impossible. Et l’une des méthodes prisée d’un tel pouvoir facho-éthique est de réussir à affamer le peuple, l’emprisonner pour empêcher toute forme d’éveil de conscience. Car un peuple qui a faim est un peuple brisé. 

C’est ce qu’on appelle, la stratégie de survie agressive d’un pouvoir démesuré évoluant entre manque de pédagogie et de d’idées. 

Le renforcement de l’unité nationale est la pierre angulaire de la réussite de la transition 

Dans le contexte d’une transition démocratique, le renforcement de l’unité nationale en Guinée en vue de garantir la volonté de vivre et de bâtir ensemble, tout en tenant compte de la diversité de la société guinéenne (régions, ethnies, cultures, générations, genre, classe sociale, classes intellectuelles, civiles et militaires, religions, etc.) ne doivent pas être des vains mots pour les tenants du pouvoir aux réelles ambitions de transformations du pays. 

Ces termes ne doivent en réalité pas servir d’alibi pour la pérennisation d’un pouvoir pathologique, despotique. 

Car la paix, la démocratie et l’état de droit ne peuvent tirer leurs fondements que de la liberté, de l’égalité, de la justice et de la souveraineté du peuple.

Mais en Guinée ces termes demeurent après 66 ans d’indépendance confisquée par les différents régimes répressifs, que de vains espoirs. Son ciel continue de donner au peuple de Guinée que des dealers politiques, des présidents dinosaures, cleptomanes avec pour seul objectif: « Imposer à la Guinée un parti hégémonique dominant sur fond d’ethnicité et de la politique du ventre pour ainsi continuer à y faire enraciner un État néopatrimonial » 

Et pourtant, ils savent pertinemment qu’un tel État est incompatible à la bonne gouvernance, à la Démocratie et ne favorise pas l’unité nationale. Car l’État neo-patrimonial est le plus souvent source de dissensions intestines qui déchirent les États africains, puisqu’il est le plus souvent porteur d’exclusion et de violences. 

Le pouvoir militaire reste le reflet exact d’un tel État 

Dans ce type d’État, l’exercice du pouvoir et les considérations économiques personnelles pour le contrôle des ressources de l’État, sont en effet chez nombre d’acteurs nationaux, l’un des principaux enjeux de l’engagement politique et parfois d’ailleurs la seule pour les acteurs politiques guinéens. 

Or ce néo-patrimonialisme, auquel se rattachent l’instrumentalisation de l’ethnicité, l’utilisation du népotisme et du clientélisme comme critères de distribution des ressources convoitées, concourt ainsi à éclairer les violence, et à obscurcir le peuple.

À cela s’ajoute le fait que le caractère néo-patrimonial de l’État guinéen à l’image de contient en lui des germes d’exclusion et d’affrontements meurtriers. Le cas actuel des tueries et enlèvement des opposants illustre le caractère neo-patrimonialiste du pouvoir. 

Et pour l’heure aucun possible changement de ce système ne se pointe à l’horizon. 

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