Le dictateur Paul Biya âgé de 92 ans est officiellement réélu pour un huitième mandat. C’est le plus vieux chef d’État en exercice au monde qui vient de se faire réélire pour un nouveau septennat, dans un pays verrouillé depuis ses 43 ans au pouvoir.
Selon les résultats officiels proclamés par le Conseil constitutionnel ce lundi 27 octobre, il est réélu pour un huitième mandat avec 53,66% des suffrages.
Le seul candidat crédible, après l’interdiction de la candidature de l’opposant Kamto, Issa Tchiroma Bakary est selon le Conseil constitutionnel arrivé en deuxième position avec 35,19 % des voix, alors qu’il réclame sa victoire face au vieux président despote et a appelé les Camerounais à sortir massivement pour protéger sa victoire.

Une victoire sur fond de Répression sanglante
Selon les médias Camerounais quatre personnes ont été assassinées ce dimanche dans la capitale économique Douala, lors de manifestations de soutien à l’opposant Tchiroma.
Et des manifestations soldées de morts sont enregistrées dans la région du grand Nord, fief de l’opposant Tchiroma.
Le domicile de l’opposant a aussi été la cible d’un assaut des forces de l’ordre du dictateur Paul Biya juste après l’annonce des résultats du hold up électoral où selon Tchiroma deux personnes faisant partie des militants qui campent devant son domicile, ont été assassinées.
Il a déclaré sur sa page officielle Meta « Bilan de leur attaque : deux morts. Je me demande ce qu’on dira cette fois. Tirer à bout portant sur vos propres frères — je me demande bien si vous n’êtes pas des mercenaires». Et de poursuivre « Tuez-moi si vous voulez, mais je libérerai ce pays par tous les moyens », dénonçant une impunité notoire.
Déjà depuis la semaine dernière, des partisans d’Issa Tchiroma, qui selon son propre décompte a remporté 54% des suffrages contre 31,3% pour le dictateur Paul Biya, sont descendus dans la rue pour réclamer sa victoire.
Paul Biya, brave soldat d’un ordre mondial se joue de la démocratie
Paul Biya est depuis quatre ans le brave petit soldat d’un ordre mondial qui se joue de la démocratie pour valoriser cette stratégie d’une alternance démocratique construite autour des manipulations constitutionnelles afin de créer un modèle qui se veut démocratique aux yeux de la communauté internationale, alors qu’il reste fondamentalement familialiste, clanique et tribal-ethnique. Donc une alternance articulée autour d’un modèle héréditaire et comme c’est le cas d’ailleurs dans tous les pays francophones d’Afrique.
Pour Paul Biya et ses maîtres occidentaux, les choses ne doivent pas changer pour les pays africains et tout comme pour le reste du monde.
Au contraire, elles se sont empirées. Car le françafricain Paul Biya, le préfet-sident Camerounais, les mains tachées du sang de ses compatriotes, est à l’image de cette élite des pays francophones d’Afriques qui à travers son ambivalence, sa destructivité dévorante comme s’il n’était autre qu’un affect, ne fera jamais de l’alternance démocratique pacifique, de la limitation des mandats cette disposition qui aurait pourtant le mérite de garantir l’alternance, y compris à l’intérieur des partis politiques qu’ils pilotent, des partis politiques évitant ainsi l’usure du pouvoir et le maintien par des artifices divers des régimes corrompus ou incompétents, son champ de bataille.
Une chose est certaine, même Paul Biya ne peut pas empêcher ce vent de changement de souffler sur le continent Africain.
« Il a fait jour la nuit au Mali, au Burkina-Faso et bientôt, il fera jour au Cameroun, en Guinée, en Côte d’Ivoire, au Togo et partout dans le pré carré françafrique».
