Liquidation d’Air Guinée ou le scandale d’État sous le manteau ». (Par Aboubacar, Tely Barry).

Liquidation d’Air Guinée ou le scandale d’État sous le manteau ». (Par Boubacar, Tely Barry).

L’affaire de la liquidation d’Air Guinée avec lequel le pouvoir militaire actuel tente depuis quatre ans passés à la tête de l’Etat guinéen de présenter un coupable du nom de l’opposant politique Cellou Dalein Diallo et cela malgré des preuves irréfutables attestant son innocence continue de faire couler beaucoup d’encre. 

Et pourtant les documents que l’on s’est procurés révèlent les dessous opaques, diffuses de la liquidation de la compagnie d’Air Guinée en 2002. Car derrière une opération présentée comme une simple privatisation se cache une affaire bien plus complexe, où les responsabilités de l’État et les intérêts privés s’entremêlent au détriment des intérêts financiers de l’État guinéen . Voici quelques faits révélateurs d’une liquidation confuse, opaque et de l’irresponsabilité des acteurs étatiques guinéens. 

Une dissolution expresse 

C’est à travers le décret D/2002/064/PRG/SGG, du 12 juillet 2002, que le président Conté a  dissout la « Compagnie Air-Guinée ». Trois semaines plus tard, notamment le 13 août 2002, le ministère de l’Économie et des Finances d’alors, délivre un certificat de mainlevée au groupe FUTURELEC HOLDING, lui cédant Boeing 732, Dash 7 et les pièces de rechange.

FUTURELEC : acheteur ou créancier ?

Le groupe FUTURELEC appartenant à l’opérateur économique et politique Mamadou Sylla apparaît sur l’ensemble des documents, comme l’acquéreur officiel pour 5 millions de dollars. Mais les modalités de liquidation de cet avion sont beaucoup plus confuses que l’on puisse l’imaginer, car selon une note contenue dans la documentation liée à la vente D’Air Guinée, l’Etat à travers la compagnie Air Guinée a eu à solliciter auprès du groupe FUTURELEC une avance de 40 000 USD en octobre 2002. C’est dans cette même perspective de vente, que le groupe FUTURELEC avance 1 018 493,8 USD pour régler les dettes de l’État envers le Ghana et le Nigeria en 2003. Le groupe FUTURELEC sert donc de banquier à l’État tout en achetant ses actifs.

L’État : vendeur impuissant ou complice ?

Le ministère de l’Économie reconnaît à travers une note interne que « la seule compagnie aérienne du pays » risque de se faire saisir ses avions si les dettes ne sont pas payées. C’est ainsi que  l’État refusa d’honorer ses dettes envers les aviations civiles étrangères, que la compagnie Air Guinee desservait. L’Etat laisse encore une fois de plus au groupe FUTURELEC avancer les fonds auprès de ses créanciers. Il perd les royalties d’Air France, estimées à « plus de 2 milliards GNF », à cette époque.

Les oubliés de la transaction

Dans cette vente, les travailleurs d’Air Guinée, créanciers de 1,4 milliard GNF, voient leurs droits réglés grâce au « premier versement de FUTURELEC » et au « Fonds Social du CAS-IV ». Les créanciers commerciaux, eux, attendent toujours les 13 milliards GNF dus.

Une opération aux conséquences durables

Cette vente opaque d’Air Guinée a non seulement privé l’État guinéen de ses revenus substantiels, notamment ses (royalties Air France), mais lui a fait perdre le contrôle du transport aérien national. Ce fut surtout un discrédit en termes de transparence dans la gestion du patrimoine public de l’Etat guinéen.

Il est donc d’une impérieuse nécessité, que si la Guinée décide de se doter d’une compagnie aérienne digne de ce nom d’éviter donc les erreurs du passé. La transparence dans les partenariats public-privé n’est pas une option, mais une nécessité pour préserver l’intérêt général. La Guinée devrait se concentrer sur l’avenir, que de passer des décennies a accusé un seul homme qui n’a été ni de près ou de loin été  responsable de la vente D’Air Guinée .

Ces révélations ci-dessus dans ce dossier d’accusation de Cellou Dalein Diallo, président de la formation politique (UFDG) et l’ancien premier ministre de l’ex-président guinéen Lansana Conté, soupçonné d’avoir bradé une partie des avoirs de la société nationale (Air Guinée) et de s’être enrichi prouvent non seulement son innocence et doit par conséquent être classé.

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