C’est dans un Amphithéâtre de la prestigieuse université française Sorbonne, plein à craquer que le leader politique et président du plus grand parti du pays Cellou Dalein Diallo était invité ce samedi 11 octobre 2025 à intervenir sur le thème « Guinée-Afrique: Entre transition suspendues et aspirations démocratiques ».
La conférence a eu lieu ce Samedi 11 octobre 2025, dans l’amphithéâtre Lefebvre, Centre Sorbonne, Paris.
M. Cellou Dalein Diallo, Président de l’UFDG (Union des Forces Démocratiques de Guinée) et de l’ANAD était donc l’intervenant principal.
Cette conférence-débat a été organisée à l’initiative de l’Association de Sciences Po pour l’Afrique (ASPA), de la Sorbonne African Business Club (SABC) et des Étudiants de la Sorbonne pour le Monde Africain (ESMA).
L’Objectif de la conférence était d’échanger sur les défis majeurs auxquels sont confrontés les États africains, en particulier la Guinée, en matière de transitions politiques et d’aspirations démocratiques.
Développement des thèmes abordés :
Se focalisant dans son intervention sur le contexte actuel très difficile des transitions politiques en Afrique Monsieur Cellou Dalein Diallo a situé son intervention dans le cadre des transitions politiques souvent « suspendues » bloquées ou défaillantes que connaissent plusieurs pays africains. Il a souligné la fragilité des processus démocratiques, marqués par des alternances difficiles, voire impossibles, des tensions post-électorales, des coups d’Etat militaires à répétition, des putschs constitutionnels, l’émiettement des partis politiques avec des pouvoirs rigides empêchant donc la consolidation du processus de démocratisation dans les pays africains.
Défis institutionnels et démocratiques
La question de la consolidation des institutions a été identifiée comme un enjeu majeur. Et M. Cellou Dalein Diallo a insisté sur la nécessité de renforcer l’indépendance de la justice, de garantir la séparation des pouvoirs et d’assurer la transparence des processus électoraux. L’autre aspect de l’intervention de M. Cellou Dalein est la gestion des transitions politiques, qui a été analysée sous l’angle de la responsabilité des acteurs politiques et de l’implication des citoyens.
Quête d’un modèle démocratique africain
L’intervenant a plaidé pour l’émergence d’un modèle démocratique adapté aux réalités socio-culturelles africaines, tout en respectant les principes universels de l’État de droit.Il a aussi appelé à une réflexion approfondie sur les mécanismes de participation citoyenne et de redevabilité des dirigeants.
Focus sur la Guinée
M. Diallo a partagé son analyse de la situation politique en Guinée, évoquant les attentes des populations en matière de démocratie et les obstacles rencontrés. Avec une maîtrise parfaite de l’architecture administrative de la Guinée, il a réaffirmé son engagement personnel et celui de l’UFDG en faveur de l’instauration d’un État de droit et de la tenue d’élections libres et transparentes.
Il a surtout rappelé que la junte militaire guinéenne pilotée par Mamadi Doumbouya qui refuse désormais de transiter en ne respectant pas son serment dispose désormais de moyens officiels de violence, elle en abuse depuis quatre ans pour museler les médias, l’opposition, allant même jusqu’à priver de liberté les opposants les plus téméraires et les poussant même à l’exil.
Et selon le leader de L’UFDG Cellou Dalein Diallo, c’est cette situation que vivent les hommes politiques et médias guinéens actuellement en Guinée.
Restriction de l’internet et des médias privés, pour disent-ils pour des raisons de sécurité nationale injustifiées, surdité sociale et politique, conjoncture économique difficile, insécurité sont actuellement les maux qui caractérisent l’Etat guinéen depuis le 05 septembre 2021.
La junte a tout simplement renoué avec les traits habituels de la physionomie de l’Etat guinéen.
Public et interactions
La conférence a rassemblé un public diversifié composé d’étudiants, de chercheurs, des leaders politiques guinéens issus de la diaspora et de citoyens intéressés par les questions de gouvernance et de démocratie en Afrique.
La séance de questions-réponses a conduit à des échanges riches et directs, portant notamment sur le rôle des jeunes, sur la problématique du chômage des jeunes, de l’immigration mortelle, de la gestion des ressources naturelles du pays, sur le secteur agricole, educationnel, sur la question monétaire de la sous-région ouest-africaine, sur les de stabilité politique et les perspectives de coopération internationale et la géopolitique.
Cellou Dalein Diallo évoquant les failles des écoles publiques guinéennes et la problématique de l’immigration dira que « s’il est élu président de la Guinée, il y aura beaucoup plus d’étudiants guinéens à la Sorbonne que de demandeurs d’asiles ».
Il a rappelé aussi le silence assourdissant voire même l’indifférence de la communauté internationale sur les déviations multiples de la junte militaire guinéenne qui pratique une démocratie de l’imposture, celle qui défigure le sens des mots et qui installe les maux de toute nature : injustice constitutionnelle, déni de justice constitutionnelle, contentieux sans juge impartial et indépendant, accaparement des biens publics, népotisme, détournement de pouvoir et de fonction, transhumance politique, compromissions.
Et c’est pour toutes ces raisons, il compte mener son combat étant à l’extérieur du pays, car la situation géographique n’a selon lui jamais empêché l’aboutissement des luttes de libération.
Il a à juste titre cité le cas du Général De Gaulle qui pour échapper à l’occupation allemande s’était réfugié en Angleterre.
Conclusion
Enfin, M. Cellou Dalein Diallo a salué l’initiative des deux associations estudiantines et reste convaincu que le dialogue et le partage d’idées sont essentiels pour faire avancer la démocratie en Afrique. Il a réitéré son optimisme quant à l’avenir, fondé sur la vitalité des sociétés civiles et l’aspiration croissante des peuples à une gouvernance juste et inclusive.
Aboubacar Tely Barry