La junte militaire guinéenne a -t-elle réussi à nous imposer un autoritarisme accepté? (par Aissatou Cherif Baldé-Diallo).

Les putschistes guinéens veulent imposer le silence à tous ceux qui ne respectent pas le conformisme d’idées qu’ils considèrent avec l’appui de la diaspora guinéenne déflatée, les profiteurs d’occasions de l’ancien parti au pouvoir le RPG-arc-en-ciel, les transhumants politiques du parti politique de l’opposition UFDG comme majoritaires et incontestables, auxquelles tous les gouvernants, les médias en Guinée ne doivent plus confronter d’idées opposées et sur lesquelles il faut nécessairement s’aligner.

Et le journaliste Djiba Millimono est arrêté et détenu depuis le 04 octobre 2025 au Haut Commandement de la Gendarmerie nationale. Il a été déféré  au Tribunal de Kaloum ce lundi 06 octobre 2025. 

Son tort est d’avoir pris une position claire dans le dossier d’enlèvement du père du journaliste Babila Keita en remettant en question les informations de dénigrement relayées par les chenilles et monstres des réseaux sociaux recrutés à l’occasion par la junte militaire guinéenne pour injurier, dénigrer, enfermer tous ceux qui comme Djiba Millimono osent prendre position contre le pouvoir cancérigène de Mamady Doumbouya. 

On a comme l’impression que la junte militaire soutenue par le gouvernement français a réussi à nous imposer son autoritarisme accepté puisqu’on peut incontestablement déduire après observation de l’attitude de la grande majorité des opposants politiques, des hommes de média et des acteurs de la société civile qu’ils jouent désormais un rôle peu conséquent et ne servent que de « faire-valoir». 

Ils sont depuis le putsch militaire françafricain du 05 septembre 2021 pour la plupart vus comme de simples véhicules pour accéder à des postes ministériels ou des coquilles vides donnant à travers leur soutien une légitimité démocratique à une dictature. 

Nonobstant cet état de fait avéré qui pousse d’ailleurs à une crise de confiance entre politiques et militants, les forces politiques, la société civile, les médias sont dans leur rôle et l’on ne peut pas se passer d’eux. 

Ils doivent donc jouer ce rôle en commençant par remplir une fonction de dénonciation et de critiques. 

Car les forces politiques, les médias ainsi que les acteurs issus de la société civile, ont pour rôle de critiquer ce que le gouvernement fait mal, ou ne fait pas.

La junte militaire guinéenne et ses soutiens opportunistes ne veulent pas l’admettre

Ils  veulent exercer tous les pouvoirs de façon absolue, sans qu’aucune loi ou institution ne les limitent. C’est pourquoi la promulgation de leur constitution taillée sur mesure n’est qu’une farce, une stratégie réelle de birmanisation du pays puisque les lois, les institutions et les parlementaires, les médias ne pourront jamais servir de contre-pouvoirs. Une dictature est un régime autoritaire, bien qu’à l’inverse un régime autoritaire ne soit pas nécessairement une dictature. Et les lois tout comme la constitution  qu’il promulgue sont éthiquement illégitimes et que les institutions y sont justes de la figuration. 

Cette énième arrestation de Djiba Millimono démontrent que des reculs notables sont observés sur les droits d’expression, de réunion et d’association en Guinée. 

Ainsi les élections prévues pour le 28 Décembre 2025 seront aussi moins libres et moins équitables.

Et elle est en train de réussir à nous imposer un autoritarisme accepté sur fond de violence, violation des droits de l’homme et des libertés individuelles et d’oppression. 

On peut donc affirmer avec certitude que le pouvoir du monarque sans couronne Mamadi Doumbouya repose sur  «l’accaparement du pouvoir par un groupe restreint ne tolérant aucune contestation, et encore moins une quelconque forme de participation politique susceptible de fragiliser sa domination sans partage. Son principe constitutif est donc l’exclusion politique, qui est en soi une violence. ». 

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